Le 24 octobre 1940, le maréchal Pétain rencontre le chancelier Adolf Hitler. Par une poignée de main symbolique, le vieillissant représentant de l’État français choisit la voie de la collaboration franco-allemande.
A partir du 10 juillet 1940, Philippe Pétain est investi des pleins pouvoirs constituants : la Troisième République n’est plus et laisse place, en zone sud, au régime de Vichy. L’armistice avait déjà été signé avec l’Allemagne nazie un mois plus tôt, le 22 juin 1940, à Rethondes.
Le 24 octobre 1940, le chef de l’État français rencontre Adolf Hitler à Montoire-sur-le-Loir. Cette entrevue tristement célèbre pose les bases d’un dialogue engageant la collaboration.
Cette entrevue fait immédiatement les gros titres de la presse française. L’Œuvre, nouvellement dirigée par Marcel Déat et qui se positionne désormais en faveur d'une entente absolue avec l'occupant, rend compte de cette entretien dans sa Une du 26 octobre. Sans surprise, aucune critique (ni même le moindre commentaire) n'est adjoint à ce compte-rendu factuel et outrageusement complaisant.
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L’entrevue du chancelier Hitler et du maréchal Pétain a eu un caractère décisif :
COLLABORATION franco-allemande
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Les deux chefs d’État, réunis près de Tours, ont jugé qu’elle était plus que jamais nécessaire
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Après les entretiens qui se sont déroulés dans une atmosphère de dignité, le maréchal a regagné Vichy tandis que M. P. Laval poursuivait à Paris ses pourparlers.
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Jeudi, le Führer a reçu le maréchal Pétain, chef de l’État français et le président du Conseil des ministres. Le ministre des Affaires étrangères du Reich, M. von Ribbentrop, et le vice-président du Conseil, M. Pierre Laval, ont assisté à cet entretien.
On apprend les détails suivants sur l’entrevue entre le Führer avec le chef de l’État français :
Les entretiens entre le Führer et le chef de l’État français, le maréchal Pétain, ont eu lieu jeudi dans l’après-midi, en présence de M. Pierre Laval, vice-président du Conseil des ministres, et de M. von Ribbentrop, ministre des Affaires étrangères du Reich, dans le train spécial du Führer, qui stationnait dans une petite gare en France occupée.
Le maréchal Pétain, accompagné de M. Pierre Laval, a été reçu à la ligne de démarcation par l’ambassadeur d’Allemagne, M. Abetz. Un bataillon de l’armée allemande rendit les honneurs au maréchal de France. A l’entrée de la gare, les deux hommes d’État ont été reçus par le ministre des Affaires étrangères, M. von Ribbentrop, le chef du commandement suprême de l’armée, le maréchal Keitel, avec le chef du protocole, M. von Doernberg, ministre qui les ont conduits au train spécial où le Fürher attendait le chef de l’État français.
Les entretiens ont commencé dans le wagon-salon du Führer. Après les conversations, le Führer a accompagné le maréchal Pétain jusqu’à sa voiture.
A son départ, les honneurs militaires ont été également rendus au chef de l’État français.