Extrait du journal

L’ennemi battu et épouvanté , déborde et s’éloigne a la rame et à la voile. Dans ce moment, la troupe de Saint-Gilles arrive et fait pleuvoir une grêle de halles ; mais malheureusement le canot était déjà hors de portée. A la laveur de la mer montante, le brick .sera mis à flot, et gagnera le Havre. Serqueux , 7 thermidor. Nous avons éprouvé, le 5 de ce mois , à six heures du soir , un orage affreux qui a ravagé entièrement notre territoire à la veille de la récolte : moissons , vignes , prairies , arbres , légumes , tout a été haché par une grêle énorme qui n’est pas encore fondue. Plusieurs cultivateurs, surpris par l’otage dans - les campagnes , ont été grièvement blessés : c’est un spectacle douloureux de voir nos malheureux habitans glaner dans leurs champs quelques épis échappés à la grêle , la plupart en fouis dans la terre. Le même orage a causé aussi beaucoup de perte aux communes de Bourbonne et autres limitrophes : si quelque chose peut alléger notre afHiction , c’est l’expérience que nous avons que les récoltes ne sont généralement jamais plus abondantes que dans les années où les orages sont le plus fréquens. »». Rennes, 7 thermidor. Nous apprenons de Plancouet que , le 3o messi dor , un engagement a eu lieu dans la forêt de Hunaudais , entre la gendarmerie et des brigands , embusqués dans une loge de sabotiers. Ayant aperçu la gendarmerie qui, sur l’ordre quelle en avait reçu , faisait une fouille dans la forêt, ces brigands Vont accueillie d’une décharge générale , par suite de laquelle le brigadier qui la commandait , a été atteint de deux balles au bras droit. Les gendarmes , après avoir riposté par une décharge, se préparaient à pénétrer dans la loge , la bayonnette en avant, lorsqu’ils se sont aperçus que les brigands, à la faveur de la fumée , s étaient sauvés par une ou verture pratiquée au derrière de la loge. Après les avoir poursuivis quelque teins sans succès , ils sont revenus à la loge, où ils ont trouvé deux chapeaux, dont un fin bordé de velours , décoré d’une gance d’argent, d un bouton noir et d une cocarde aux trois couleurs ; l’autre , ressemblant à ;un chapeau de volontaire, et ayant une gance jaune : ce dernier était percé d’une balle et teint de sang. Cejte circonstance, et la rencontre faite le lende main , par des paysans, d’un homme ayant un ban deau à lu tête , font croire qu’un des brigand» a été blessé. Au fond de la loge , les gendarmes ont découvert une femme morte ; cette iehime était , dit-on , la pourvoyeuse de ces brigands ; elle était atteinte de deux coups de leu. Par suite de recherches , iis ont trouvé un sac de peau renfermant une chemise blanche , quelques pièces de linge , et un grand verre renfermé dans un étui de carton , sous le couvert duquel sont écrits ces mots : Le chevalier le Veneur. Le brigadier blessé est assez bien pour qu’on es pere qu’il ne perdra pas le bras. Amiens, le 1 o thermidor. L’on vient d’arrêter dans la commune d’Orival, canton de Lignieres - Châtelain , arrondissement d Amiens, un escroc se disant le ci-devant marquis de Verac ; et qui, à l aide de ce faux nom , abu sait de la crédulité des citoyens en promettant de leur affermer ses biens aussi-rot qu il en aurait re couvré la jouissance. Cet imposteur reconnu a été amené devant le magistrat de sûreté de l’arrondis sement d’Amiens , qui a délivré contre lui mandat de dépôt et l’a traduit devant le directeur du jury : lors de son arrestation , il était accompagné d’une lemme dupe de ses impostures , et qui, du con sentement de son mari , était venue avec lui à Orival , éloigné de sa demeure d’environ six lieues , pour prendre.connaissance des terres que ce pré tendu marquis avait promis de leur donner à ferme. La femme a été rendue à son mari , qui est venu la réclamer. On instruit le procès de cet escroc....