Extrait du journal

Premières semaines de guerre Voici deux semaines déjà que nous sommes en guerre. Toutes les nouvelles qui nous arrivent, de France et de l'étranger, sont de nature à nous réconforter et, si c'était nécessaire, à consolider le moral de ce pays, qui n'a pas eu un seul instant de défaillance. Hitler avait voulu une guerre courte, rapide. Jetant tout le poids de ses armées motorisées et de son aviation sur la Pologne, il avait escompté, à l'Est, un succès foudroyant. Il espérait, se retournant ensuite vers nous avec toutes ses forces, imposer aux nations occidentales terrorisées'une paix de lâcheté et de déshonneur. Son plan n'a pas réussi. La résistance farouche du peuple polonais, en retardant l'avance allemande, le tient en échec. A l'Ouest, c'est l'armée française qui a l'initiative des opérations. Elle avance progressivement au delà de la frontière. Elle remporte tous les jours des succès qui améliorent ses positions en face de la ligne Siegfried, et l'évacuation des populations civiles de la région sarroise témoigne de l'inquiétude qui commence à se manifester en Allemagne. Notre haut commandement, qui dispose d'un formidable matériel de guerre, conduit les opérations militaires avec méthode et prudence. Et nous savons, malgré le laconisme des communiqués, qu'il est très économe du sang français. Enfin, les premiers contacts de notre aviation avec l'aviation ennemie ont. parait-il, démontré la supériorité de nos appareils, ce qui contribue à donner à nos aviateurs une confiance et un cran magnifiques....