Extrait du journal

ON OUVRE C’est aujourd'hui que le Palais-Bour bon rouvre ses portes ou plus exacte ment ses grilles. Le public ne manifeste aucune allégresse, bien entendu ; il ne témoigne même pas de curiosité, tant il est las du spectacle peu varié que lui o[[re la ménagerie parlementaire. On ai d'ailleurs l'impression que tout va se passer en courbettes d'une part, en simulacres d'opposition d'autre part. Je serais étonné, malgré l'annonce d'un discours de Briand, qu'il y eût beau coup de spectatrices dans les tribunes. Ce n'est pas encore cette {ois que le dompteur sera dévoré. L'intérêt est donc médiocre. M. Briand, qui affecte les attitudes crânes, ne court d'ailleurs aucun ris que à dédaigner la cravache de M. Cle menceau. On va lui faire fête. Peut-être lui décernera-t-on les honneurs du triomphe. A part quelques combisles à tous crins comme Pelletan, et quatre douzai nes de socialistes qui se croiront obligés de imgir pour faire les beaux devant le public, le centre et la gauche vont accueillir le président du conseil avec une reconnaissance proportionnée à leur angoisse récente. « Briand a maté les grévistes. Vive Briand 1 » Il est imbattable, inattaqua ble. Déjà de farouches démocrates ré clament du ministère qu'il propose des mesures répressives et préventives. Ils en prendront l'initiative, s'il tarde, Tous ces gaillards empressés au salut de la société ne songent qu'à conserver...