L’American Railway Union (ARU, principal syndicat des chemins de fer américains) présidé par Eugene Victor Debs, est à la manœuvre, tandis le blocage devient national. On compte quelque 260 000 cheminots décidés à résister.
« L’Union n'a pas hésité une minute. Elle a boycotté ou tout au moins mis en interdit les Compagnies qui usent des wagons de la maison Pullman, autant dire toutes les Compagnies.
Par suite de cette mise en interdit, en quelques jours, Chicago, Saint-Louis, le Colorado, San Francisco furent privés de communication avec le reste du pays. »
George Pullman et les compagnies de chemin de fer répliquent immédiatement en menaçant de renvoi les grévistes.
« Les compagnies n’ont pas entendu de cette oreille. À la solidarité de la grève elles ont opposé celle du lock-out, ou renvoi en masse.
Après maints efforts pour mettre en branle leurs trains, y compris les wagons frappés d’ostracisme, elles ont notifié à leurs employés leur destitution en bloc, s’ils ne consentaient pas dans un temps donné à se soumettre. »
On fait alors appel aux « sans travail » en vue de briser la grève et d’instaurer un climat d’hostilité entre populations précaires. En vain.
« Les Compagnies ont résisté. En employant des sans-travail, en faisant monter des ingénieurs sur les locomotives, elles ont essayé de mettre leurs trains en mouvement.
Efforts inutiles. Les trains ont été arrêtés : voyageurs et voyageuses ont été retenus par les grévistes. »