Moins populaire qu’un Magritte ou qu’un Dali, peut-être parce qu’il n’a cessé de changer de style tout au long de sa vie, Max Ernst est pourtant l’un des grands peintres du surréalisme. Né à Brühl, en Allemagne, en 1891, il étudie d’abord la philosophie avant de se consacrer à l’art. Il rencontre les membres du Blaue Reiter et expose avec eux à Berlin en 1913. La même année, il rencontre Guillaume Apollinaire et part pour Paris.
Mais la Première Guerre mondiale l’envoie dans les rangs de l’armée allemande : il sert sur le front russe, puis en France. Comme pour tant d’autres artistes de cette génération, cette expérience traumatisante sera décisive dans son cheminement personnel. Après la guerre, Max Ernst rejoint le groupe Dada, un mouvement d'avant-garde en rupture totale avec les conventions de l'art d'alors. Le 27 février 1920, Comoedia cite son nom parmi les artistes exclus par les cubistes de la Section d’Or :
« Mercredi soir, au cours d'une réunion très violente, aux dires d'un témoin, les cubistes ont exclu de la Section d'Or les peintres et littérateurs dadaïstes [...].
Les raisons : les cubistes n'acceptaient pas les tendances trop avancées à leur gré des Dadaïstes [...]. Les Dadaïstes exclus sont : MM. Louis Aragon, Arp, Céline Arnauld, André Breton, Paul Dermée, Marcel Duchamp, Paul Eluard, Max Ernst, Francis Picabia, Georges Ribemont-Dessaignes, Philippe Soupault, Tristan Tzara. »
Expérimentant diverses techniques (collages, peintures, photomontages...), Max Ernst ne cesse de varier les matériaux, les angles d’approche, ce qui demeurera une constante dans l’ensemble de sa carrière. En 1920, il expose à Cologne des collages collectifs réalisés avec Jean Arp. Mais l’exposition fait scandale et est fermée par la police pour trouble à l’ordre public... De retour à Paris, Max Ernst va enthousiasmer le futur groupe surréaliste - sa nouvelle « famille » - avec son exposition à la galerie au Sans Pareil, au printemps 1921.