Colette, le parcours d’une légende littéraire
De ses débuts en tant que berrichonne fraîchement arrivée à Paris jusqu’à son statut de légende vivante au sortir de la Seconde Guerre mondiale, avec ou sans Willy, « Sido » a traversé le premier XXe siècle littéraire au rythme de ses articles, romans et publications – et parfois, des polémiques suscitées.
Sidonie-Gabrielle Colette, dite « Colette » (1873-1954), apparaît aujourd’hui comme l’une des plus célèbres écrivaines françaises. Publiée dans la Pléiade, objet de nouvelles biographies, sa naissance, le 28 janvier 1873, sera commémorée cette année. En revanche, son premier mari, Henry Gauthier-Villars, dit « Willy » (1859-1931), ne bénéficie pas d’une postérité comparable...
Pourtant, lorsque leur relation débute, ce dernier est une figure incontournable du Paris littéraire d’alors, et c’est sous son aile que Colette est introduite dans ce milieu. L’histoire de leur couple, entre passion et déchirements, s’avère essentielle pour comprendre la naissance d’une auteure de premier plan, libre et émancipée.
Sidonie-Gabrielle Colette, « la Sauvageonne » et Willy, « le séducteur impulsif »
Colette naît dans la commune bourguignonne de Saint-Sauveur-en-Puisaye au début de la IIIe République. Elle vit une enfance anonyme, dont on trouve peu de traces dans la presse. C’est seulement quand elle rencontre celui qui deviendra son futur époux, Willy, qu’elle commence à figurer dans les journaux. Il faut dire que celui-ci est déjà un écrivain prisé à Paris, aussi bien dans les milieux mondains que dans les revues littéraires. On y dépeint un homme follement intelligent, un « sympathique éditeur », un critique musical de talent et un auteur prolifique (La Revue des revues). Ses romans sont à la fois « saisissants et ingénieux », et pour compléter ce portrait, c’est aussi un séducteur avéré…
Leur rencontre a lieu en 1889 alors que Colette est encore une adolescente. Le hasard les réunit à Châtillon-Coligny dans le Loiret, dans une ville où vient de s’installer la famille de Colette (1891). Willy est venu mettre son fils en nourrice. Après leur mariage en 1893, la presse voit très vite dans ce duo, un homme de lettres ayant sorti une jeune « sauvageonne » d’ « un village perdu », où elle connaît « chaque brin d’herbe, chaque caillou », pour l’amener dans le tout-Paris littéraire.
Ce milieu artistique et mondain semble en effet bien différent de l’enfance rurale de la jeune Colette. Les mœurs y sont plus libres, les usages différents et le mariage y « perd chaque jour de son prestige », d’après La France de Bordeaux et du Sud-Ouest. Pour ce quotidien régional, le milieu des arts et de la littérature serait sans cesse « poussé vers la débauche ». Selon L’École et la vie, un mensuel professionnel s’adressant au personnel de l’éducation nationale, Willy aurait permis à Colette de « sortir de son cocon » en la faisant « vivre parmi les gens de lettres, ses amis », et en lui permettant de voir « le spectacle changeant des êtres et des paysages », « elle qui n’avait jamais voyagé sauf dans sa prime enfance, à Bruxelles et trois fois à Paris ». Il est aussi celui qui lui a « donné le goût d’écrire ».
Autrement dit, la vision d’une Colette devant son début de carrière au génie de son mentor, Willy, se répand assez largement dans les journaux en cette fin de XIXe siècle.
Colette Willy, épouse de Willy, femme du monde et écrivaine
À peine introduite dans le milieu artistique, littéraire et musical, Colette y fait sensation. C’est tout d’abord une curiosité presque exotique, notamment grâce à « l’accent rocailleux de sa Bourgogne natale ». Arrivé à la capitale, le couple est particulièrement actif et leur culture littéraire et artistique y est louée. Tous deux reçoivent régulièrement des visites de journalistes et d’éditorialistes dans leur « petit appartement de la rue Jacob », racontées notamment par Gil Blas, un journal mondain au ton parfois grivois. « Vers la fin du mois de juillet 1895 », un journaliste est allé rendre visite au couple. Il raconte comment « le bon Willy emmenait sa femme à des diners que s’offraient, dans des petites brasseries du Quartier Latin, de très jeunes littérateurs du Mercure de France », et comment, à travers une popularité nouvellement acquise, Colette était parvenue à convaincre le jeune secrétaire de son mari à « sauter tout autour de la chambre », rien que pour divertir son chat, Kiki la Doucette.
Au fil d’anecdotes de ce genre, le couple devient un duo incontournable au sein de la vie intellectuelle et mondaine de la capitale. Bon nombre de leurs conversations au théâtre ou dans les Salons sont relayées dans la presse parisienne, provinciale et même coloniale. On y décrit les « nécessaires dialogues, trilogies et catalogues des afternoon tea, boulevard Haussmann, rue Caumartin, faubourg Saint-Honoré... », auxquels participent activement les deux époux.
Willy a effectivement pris conscience du talent littéraire en construction de sa femme, et la pousse à écrire le plus possible. C’est ainsi que, dès 1895, ses premières chroniques musicales signées « Colette Gauthier-Villars » paraissent dans La Cocarde, le quotidien politique conservateur alors dirigé par Maurice Barrès.
Willy va également utiliser sa jeune épouse comme prête-plume. Il l’incite à retranscrire ses souvenirs d’enfance bourguignonne ainsi que son expérience de jeune écolière provinciale. C’est ainsi que, dès 1900, naissent les Claudine, une série littéraire relatant la vie de cette « très petite personne de 15 ans, les cheveux sur le dos et les poings aux hanches », d’abord en Province, puis à Paris. Les livres paraissent dans un premier temps sous la signature de Willy, et récoltent immédiatement un succès important. Pour Le Progrès de la Côte-d’Or, le personnage de Claudine serait même à l’origine de ce qui serait « l’éternel féminin [du] siècle » ; elle en serait le type « moderne et définitif ».
Le très mondain Mercure de France s’enthousiasme : Claudine à l’école est un véritable « tour de force » du « seul esprit » de Willy, qui a réussi à représenter tout de la « femme hurlant, en pleine puberté, ses désirs, ses volontés et… ses crimes ». Le couple apparaît alors uni, autour du succès des désormais célèbres Claudine.
« L'affaire » Colette et Willy, relatée en détail dans la presse
Mais la complicité entre les deux auteurs est de courte durée. Les caractères respectifs de ces deux personnalités très différentes, deviennent de plus en plus inconciliables.
Tout d’abord, les deux époux sont mutuellement infidèles. Ils se trompent d’ailleurs de façon très ouverte, puisque la presse s’en fait librement l’écho. Par ailleurs, petit-à-petit consciente de son talent littéraire, Colette a des velléités d’indépendance qui ne plaisent pas à son démiurge. Il la rabroue et la brime, maniant l’ironie mordante. Ainsi, lors d’un entretien accordé à Gil Blas en 1906 , alors que le couple est déjà en instance de séparation, Willy accuse sa femme d’être « trop homme ». La réponse de Colette est cinglante « Et toi, trop femelle ! »
Excédé par les saillies rhétoriques qu’ils s’envoient tour à tour, Willy s’emporte : « Colette, soyez humiliée. (…) allez vous coucher ! » Avant de demander au journaliste : « Ne va pas raconter tout ce qu’a dit ma femme. » Cet épisode, évidemment rapporté savoureusement par le journal satirique, est révélateur de l’incompatibilité de ces deux personnalités.
En réalité, dès 1905, leur entente est brisée et des procédures de divorce sont officiellement entamées. C’est le régime de la loi Naquet (1884) qui s’applique, avec des critères très précis qui allongent la procédure. Non sans tensions, notamment sur le partage des meubles entre les deux parties, une séparation de biens est prononcée en 1905, la séparation de corps intervient en 1906, et enfin, le divorce lui-même est acté en 1909. Colette recouvre son indépendance et son nom, quasiment passé sous silence lors de la publication des Claudine.
Le divorce ne semble pas particulièrement condamné par la presse de l’époque. Colette et Willy sont des artistes, et comme le souligne Le Phare de la Loire, « les écrivains sont rares qui demeurent associés jusqu’à leur fin ». Il est davantage envisagé comme la fin de « l’association » entre ces deux talents littéraires :
« Ils ne se compléteront plus puisque les voilà séparés à jamais : (…) c’est tant pis pour nous. »
Le Paris littéraire déplore en effet la brouille entre celui qu’il voit encore comme un écrivain brillant et accompli, et l’artiste en herbe devenue grande au fil des succès qui s’enchaînent – entre le Pygmalion et sa Galatée.
Cependant, le divorce ne signifie en rien la fin du conflit entre les deux auteurs. Une quelconque réconciliation amicale ne semble pas de mise. Pendant des années, la presse se fait alors le relais des disputes de l’ancien couple, autour notamment des droits d’auteur des Claudine. Dès 1909, les journaux s’emparent de cette affaire et posent une série de questions. Willy a-t-il véritablement participé à la rédaction de ces ouvrages, ou Colette, sous le chaperonnage d’un époux peu inspiré, en est-elle la seule auteure ?
Willy, comme à son habitude, utilise l’humour pour étouffer le scandale : « Si j’avais eu des enfants avec ma femme, elle prétendrait les avoir faits toute seule ! » Et la principale intéressée de lui répondre que « s’il faut être deux – au moins – pour faire un enfant, il existe des écrivains (…) capables de mettre au jour un roman sans le secours de personne. » Celle que l’on prenait auparavant pour une « sauvageonne » à qui un artiste brillant avait tout appris, serait-elle en fait une auteure dépossédée de ses créations par un médiocre imposteur ?
Encore dans les années trente, on s’interroge : Colette a-t-elle été la « victime patente » de Willy ? Ou a-t-il donné une carrière à une jeune femme ingrate, et qui, comme le pense encore La Femme de France en 1936, « sans Willy serait encore perdue dans quelque coin bourguignon ? » Si l’indépendance revendiquée de Colette dérange cet hebdomadaire féminin créé en 1925, celle-ci est plutôt défendue par la presse littéraire. Même les papiers les moins sévères à l’égard de Willy, ceux ne lui déniant pas un réel talent, ne démentent pas l’idée que Colette est bien la principale auteure des Claudine.
Pire : Willy n’aurait véritablement ajouté à ces œuvres que les parties « coquines », selon le mensuel littéraire L’École et la vie, en 1928. En 1918, il passait déjà pour un « goujat » aux yeux du satirique Carnet de la semaine. La législation entourant le « droit d’auteur » n’étant pas ce qu’elle est aujourd’hui, Colette n’entreprend pas d’action en justice, mais le mal est fait. Willy est représenté comme un écrivain imbu de sa personne, se servant sans vergogne du talent d’inconnus pour entretenir sa propre gloire.
En 1905, La Revue Politique et littéraire s’interroge : « Willy descend la pente… La peut-il remonter ? » Rien n’est moins sûr pour ses contemporains qui se désolent alors de la chute d’un homme autrefois reconnu – mais qui ne peut s’en prendre qu’à sa propre inconséquence :
« Hélas ! Est-ce que Willy n’est pas contraint de rester le fantasme – désabusé – de sa gloire ! »
Dans le même temps, l’affaire contribue largement à construire l’image d’une Colette à la fois talentueuse, frondeuse… et émancipée.
Colette : la place d’une femme, bisexuelle et intellectuelle
Willy avait introduit Colette dans la bonne société parisienne sous le nom de Colette Willy. Une fois divorcée, elle apparaît prête à devenir « Colette tout court, c’est-à-dire la grande Colette ».
Elle fait ses débuts sur la scène théâtrale en 1906, ajoutant la comédie à son éventail artistique. Déjà établie comme célébrité, le public l’attend avec hâte. Colette donne alors des représentations dans toute la France. Elle devient aussi journaliste. Entre 1905 et 1908, les premiers Dialogues de bêtes et Les Vrilles de la vigne sont publiés dans Le Mercure musical, Le Mercure de France et La Vie parisienne. A compter de 1910, elle va surtout longuement collaborer au Matin : elle y publie d’abord ses « Contes de mille et un matins » à partir de 1908, son Journal de Colette à partir de 1913, puis des reportages, des billets, des chroniques, des portraits...
Il est vrai, qu’en 1912, elle s’est remariée au rédacteur en chef du quotidien, Henry de Jouvenel. D’autres grands titres publient ses chroniques, notamment le Figaro ou le Petit Parisien. Colette devient « légitime » : en 1928, elle est promue au rang d’officier de la Légion d’honneur. Avant 1914 toutefois, certains de ses projets suscitaient encore largement la controverse.
La presse parisienne s’empare ainsi des événements du 3 janvier 1907. Ce soir-là, au Moulin Rouge, Colette interprète la pantomime Rêve d’Égypte aux côtés de son amante, la marquise de Morny (aussi connue sous le nom de Missy). Leur décalage vis-à-vis des codes genrés de l’époque choque. Les journaux s’embrasent sur l’accoutrement masculin de Missy et sur leurs baisers, qui mettent ouvertement en scène leur liaison. La représentation se solde rapidement par l’indignation violente du public, agonisant la scène d’injures et allant jusqu'à jeter des projectiles.
La profusion d’articles abordant l’affaire permet à chacun des courants politiques d’affirmer sa propre analyse de l’événement. Ainsi, la presse républicaine insiste sur les origines de Missy, nièce de Napoléon III, pour lui attribuer la responsabilité du scandale. De leur côté, des titres réactionnaires comme La Libre Parole, estiment que la République est « le seul régime de bas empire où de pareilles exhibitions puissent être possibles ». Pour les plumes légitimistes du La Vérité, citant Le Gaulois, « l’abominable apothéose » de la représentation aurait permis un réveil de la « conscience publique », soit le rejet véhément de la pièce par les spectateurs, salué par l’article. Les auteurs, tous masculins, en profitent pour minimiser les talents artistiques de Colette et Missy ou s’en prendre directement à leur genre. Leur performance est dès lors considérée comme vulgaire, témoignant de l'attachement aux normes hétérosexuelles du couple traditionnel dans la société française de la Belle Époque et surtout, d’un rejet quasi-unanime dans la presse de ce « brouillage des identités de genre ».
Dans une relative discrétion, les relations amoureuses entre femmes ont trouvé des lieux pour s’exprimer. A la fin du XIXe siècle, ces lieux sont fréquentés par des figures artistiques éminentes telles que Zola ou Manet. Mais, même pendant les années folles, le lesbianisme provoque toujours des rejets, appuyés sur des amalgames sévères, notamment entre la figure de la prostituée et celle de la lesbienne.
En 1925, Le Crapouillot s’attaque ainsi à « la perversité » dépeinte dans les Claudine. Colette est alors reconnue ouvertement comme illustration de l’homosexualité féminine, qui, en 1929, reste par exemple définie comme « déprimante et dégradante » dans le Mercure de France.
L’écrivaine décrit son expérience dans Ces Plaisirs…, où elle dépeint le malaise des hommes vis-à-vis des femmes homosexuelles. Un malaise lié, selon elle, à un sentiment de menace vis-à-vis de leur « virilité intellectuelle ». Quatre feuilletons du roman sont publiés par Gringoire, l’hebdomadaire dirigé par Horace de Carbuccia en décembre 1931, jusqu’à ce que le journal mette brutalement fin au récit au beau milieu d’un chapitre, refusant d’en poursuivre la publication. Il sort finalement en 1932 chez Ferenczi.
Il est alors critiqué par La Lumière comme n’étant rien d’autre qu’un « répertoire de mœurs spéciales… » Cependant, pour Le Jardin des Lettres :
« Tenter une pareille relation de toutes les amours, l'entreprise paraissait singulièrement périlleuse.
Par la maîtrise de son sujet et à travers un style acéré, Colette fait de son œuvre une ”éclatante réussite”. »
Ainsi, deux Colette prennent vie dans les journaux d’après-guerre : la scandaleuse, et l’écrivaine de renom, soit « le plus grand classique vivant de notre temps » pour le régional Le Progrès de la Somme. Toujours sulfureuse, acceptée bon an mal an, Colette devient une légende de la littérature. Willy, de son côté, s’éteint en 1931, ruiné et oublié de ses contemporains, à l’âge de soixante-et-onze ans.
Si le talent et le labeur de Colette ne font plus vraiment débat, chacun esquisse l’image qu’il en a, à sa manière. Les journaux censurent ou dépoussièrent les travaux de l’écrivaine, selon ce qui vient servir leur propos. Ainsi, en 1936, pour la revue Combat, dirigée par Jean de Fabrègues et Thierry Maulnier, Colette est « une plante inintelligente de tout ce qui dépasse la vie animale ou végétale ». Sous l’Occupation, les journaux modèlent une Colette à leur guise. Ainsi Idées, une revue collaborationniste promouvant la « Révolution nationale », fait de l’auteure une artiste patriote ayant su mettre en scène la vie française traditionnelle dans ses Claudine. C’est alors la jeune Colette campagnarde de ses premiers romans qui est mise en avant, quand bien même cette Colette n’existe plus depuis longtemps et au moment où la vraie bataille alors pour éviter la déportation à son troisième mari, d’origine juive, Maurice Goudeket.
Les valeurs du mariage et du couple traditionnel reviennent avec force dans la presse vichyste. L’homosexualité est désormais décrite comme un fléau social ; elle est notamment réprimée par des dispositifs judiciaires, qui aboutissent à une politique de persécution des homosexuels – essentiellement masculine. Dans La Revue Universelle du 10 février 1942, dans sa critique du Julie de Carneilhan publié chez Fayard, Thierry Maulnier revient sur les « femmes indépendantes » sur lesquelles écrit Colette. Il voit alors dans cette œuvre la défense du mariage hétérosexuel comme le destin ultime et inévitable de toutes les femmes. Le passé sulfureux de Colette est ici totalement passé sous silence.
Colette va vivre ses dernières années dans son appartement au-dessus des jardins du Palais-Royal. Sa santé déclinante la contraint de plus en plus à rester chez elle, immobile. Si sa vie n’est plus autant scrutée par la presse, l’influence de ses œuvres, elle, ne disparaît pas. Pour ses soixante-quinze ans, celle qui est devenue « notre grande Colette » nationale est fêtée par toute la presse :
« Si beaucoup d'anniversaires passent inaperçus, celui-là a été remarqué.
Tous les journaux ont consacré des articles à la mère de Claudine et la Radio a fait entendre sa voix. C’est que Colette est un personnage particulièrement sympathique aux Français, plus particulièrement aux Parisiens. »
Le journal résistant Combat consacre ainsi un long article au parcours de l’illustre écrivaine, qui demeure pour le plus grand nombre l’auteure des Claudine. Geneviève Bonnefoi évoque notamment l’attachement de la jeunesse des années 1940 envers Colette. Mythifiant la Belle époque, elle trouve dans ses récits l’esquisse d’une période qu’elle n’a pas connue, d’un temps insouciant mis à mal par les guerres mondiales.
Remariée deux fois après sa première union avec Willy, Colette n’a, semble-t-il, jamais plus été considérée comme figurant dans l’ombre d’un homme.
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Pour en savoir plus :
Bénédicte Vergez-Chaignon, Colette en guerre, Flammarion, 2022
Madeleine Lazard, Colette, Folio Gallimard, 2008