A l’instar de ses homologues belges de la Sturmbrigade Wallonie, la brigade française est née. Elle compte 1 688 SS français en juin 1944 et est bientôt engagée en Pologne au sein de la 18e division SS Horst Wessel. Pour Le Progrès de la Côte-d’Or, l’année 1944, c’est « l’année SS » et les volontaires de France se doivent « d'être à la tête de l'élite de leur pays », dans la SS.
Les reportages insistent tous sur la jeunesse et l’enthousiasme des recrues françaises de l’ordre noir. Le Réveil du Nord se rend auprès du premier contingent qui s’entraîne en Belgique, avec l’objectif de savoir « pourquoi ils se sont engagés ». Naturellement, ce sont les profils les plus chaleureux et les plus pathétiques qui obtiennent les faveurs du journaliste : des Quat’zarts (étudiants des Beaux-Arts) qui passent in petto de la bastonnade des zazous au Quartier latin à la manipulation du pistolet-mitrailleur. À leurs côtés, des jeunes gens victimes des bombardements alliés.
Ici, un Franco-Irlandais, venu par haine des Anglais depuis que ses parents ont été assassinés à Killarney par les Black and Tans. Là, un fils de Russe blanc, engagé à 18 ans dans les armées blanches avant de s’engager dans la Légion étrangère en 1939 et dont la famille a disparu sous le joug du bolchevisme.
Il y a, enfin, l’attrait de l’esprit de corps, l’orgueil d’appartenir à une formation d’élite, comme un jeune normalien parisien qui répond au journaliste du Réveil du Nord :
« Certes, l’entraînement est dur. Mais pas plus pénible que nous l’avions prévu.
Je ne regrette pas d’être où je suis ; bien au contraire, je me sens fier plus que jamais d’appartenir à un corps où tout le monde ne peut prétendre entrer et se maintenir sans un effort physique et moral au-dessus des forces d’un grand nombre sinon de la moyenne des hommes. »