1944 : L'échec de l'opération Walkyrie
Le 20 juillet 1944, un complot visant à assassiner Hitler échoue. Le lendemain, celui-ci prononce un discours repris par la presse collaborationniste.
L'opération Valkyrie aurait pu changer le cours de l'Histoire. Menée par des conjurés militaires allemands, le complot visait dans un premier temps à faire périr Hitler, puis à prendre le pouvoir. Mais la première phase de l'opération échoue : la bombe déposée par le colonel Claus von Stauffenberg dans le quartier général de Hitler, la Wolfsschanze, explose comme prévu pendant une réunion à laquelle participait Hitler.
Stauffenberg, qui a quitté la réunion peu avant et a entendu l'explosion, s'en retourne à Berlin persuadé que l'attentat a réussi. Mais Hitler a survécu. En France, le journal collaborationniste Paris-Soir publie dès le 22 juillet le discours que le Führer a prononcé la veille à la radio allemande, afin de démentir les rumeurs de sa mort :
"Un attentat contre moi a été organisé et exécuté. Après combien d'autres ? Je l'ignore. Si je m'adresse aujourd'hui à vous, c'est pour deux raisons :
1° Afin que vous entendiez ma voix et sachiez que je suis sain et sauf.
2° Afin que vous soyez aussi renseignés sur un crime qui n'a pas de précédent dans l'histoire allemande.
Une toute petite clique d'officiers ambitieux, sans foi et d'une bêtise criminelle, a fomenté un complot pour me supprimer et avec moi l'état-major de la Wehrmacht. La bombe qui a été déposée par le colonel comte von Staufenberg a éclaté à deux mètres à ma droite. Elle a grièvement blessé plusieurs de mes très chers collaborateurs. L'un d'eux est mort. Quant à moi, je n'ai pas été blessé, sauf de toutes petites égratignures, contusions et brûlures."
Laconique, le journal relate le sort des auteurs du complot :
"Après l'échec de leur attentat, les chefs des conjurés se sont suicidés ou ont été fusillés. Parmi ceux qui ont été abattus figure l'auteur de l'attentat, le comte de Staufenberg. Il n'y a eu nulle part d'incidents."
En effet, une gigantesque vague d'arrestations a suivi l'attentat manqué, entraînant l'épuration de l'armée. Tous les conjurés, dont Stauffenberg dès le lendemain, seront exécutés.