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Écho de presse

1862, début de la fin de l'esclavage aux États-Unis

La déclaration d'émancipation du président Abraham Lincoln marque un tournant dans la guerre de Sécession – et ouvre la voie à l'abolition de l'esclavage.
GuerreÉtats-UnisEsclavageLincolnEsclavageAbolition de l'esclavageGuerre de Sécession
Marina Bellot

Ecrit par

Marina Bellot

Publié le

21 septembre 2017

et modifié le 24 février 2025

La déclaration d'émancipation du président Abraham Lincoln marque un tournant dans la guerre de Sécession – et ouvre la voie à l'abolition de l'esclavage.

22 septembre 1862. Alors que la guerre de Sécession déchire les États-Unis, le président américain Abraham Lincoln proclame l'émancipation des esclaves du sud, avec l'objectif de contraindre les États sécessionnistes à la paix.

Le Constitutionnel retranscrit la déclaration de Lincoln :

« Je déclare que les efforts tendant à coloniser les individus d'origine africaine, avec leur consentement, sur le continent ou ailleurs, avec l'adhésion préalablement obtenue des gouvernements qui y sont établis, seront continués ; que le premier jour de janvier, en l'an de Notre-Seigneur 1863, tous les individus possédés comme esclaves, en quelque État que ce soit ou en quelque partie que ce soit d'un État dont la population sera alors en rébellion contre les États-Unis, seront désormais et pour toujours libres, et le gouvernement exécutif des États-Unis, y compris l'autorité militaire et maritime desdits États reconnaîtra et maintiendra la liberté desdits individus, et ne fera aucun acte tendant à entraver ces individus ou aucun d'eux dans les efforts qu'ils pourront faire pour conserver leur liberté absolue. »

Élu deux ans plus tôt, Lincoln n'a pas encore l'intention d'abolir l'esclavage, mais de le circonscrire aux États où il existe déjà. Cette pratique archaïque disparaitra, selon lui, sans qu'il soit besoin de l'interdire. 

Cependant, la sécession des États du Sud et la guerre qui en découle viennent changer la donne.    

« Cette politique n’a qu’un but : le rétablissement de l’Union ; et elle proportionne ses moyens d’action aux difficultés à vaincre pour l’atteindre », juge Le Temps, qui rapporte des propos de Lincoln issus d'une lettre au réformateur Horace Greeley :

« Si je pouvais sauver l’Union sans détruire l’esclavage, je le ferais. Si je puis sauver l’Union en affranchissant tous les esclaves, je le ferai. Si je puis la sauver en affranchissant quelques esclaves seulement, je le ferai aussi. Je ferai moins chaque fois que faire plus me paraîtra nuire à l’Union, et je ferai plus quand je le croirai être utile à cette cause. »

La proclamation de Lincoln n'est donc pas une mesure d'abolition générale, mais bien une mesure de guerre par laquelle il menace les propriétaires des États sécessionnistes d'affranchir leurs esclaves s'ils ne mettent pas fin à la Sécession dans les cent jours. La mesure concerne donc uniquement les esclaves des États sécessionnistes – soit certes près de 80 % d'entre eux – qui échappent de fait à l'autorité du Gouvernement fédéral, alors que les esclaves soumis à son autorité ne sont pas émancipés.

En France, c'est précisément l'incohérence de cette position que relèvent plusieurs journaux, comme  le journal pro-abolition Le Mémorial de la Loire et de la Haute Loire :

« On verra alors dans le Sud américain cet étrange spectacle de l’esclavage protégé ici et abandonné là en même temps et par le même gouvernement et ce, par cette raison ridicule que les États d’ici auront fait leur soumission et que les États de là seront encore rebelles. Or, c’est précisément la marche opposée qu’il aurait fallu suivre, et le seul plan logique et sincère eut été de commencer par détruire l’esclavage dans les États sur lesquels s’exerce l’autorité fédérale. M. Lincoln, au contraire, veut abolir l’esclavage là où il ne peut l’atteindre et il le conserve là où il pourrait l’abolir. Cela s’appelle en bon français une absurdité. »

Pour autant, la déclaration d'émancipation est vue comme un pas décisif par les partisans de l'abolition de l'esclavage, comme l'exprime le quotidien progressiste Le Siècle :

« Nous ne nous étonnons donc pas de la violence de la lutte qui précipite l'un contre l'autre le Sud et le Nord de l'Amérique ; mais cette violence même nous rassure : elle atteste que les partisans de l'esclavage sont poussés dans leurs derniers retranchements, et, tout en regrettant les lenteurs qu'éprouve la solution complète du problème, nous ne pouvons nous empêcher de reconnaître l'importance des pas qui sont faits chaque jour vers l'abolition.

Sans doute [...] dans l'intérêt du principe immortel de la liberté individuelle, et peut-être dans celui des États-Unis eux-mêmes, il eût mieux valu que, dès l'origine de la lutte, le Nord eût nettement et d'une manière indélébile déclaré l'esclavage aboli. Cela eût été plus grandiose et plus décisif. Tous les esprits, ou philosophiques ou chrétiens, se seraient immédiatement ralliés à la cause du Nord, qui eût été celle de l'humanité. »

La déclaration marque néanmoins un tournant dans la guerre : c'est elle qui permet aux esclaves des États-Unis d'être libérés en même temps que les armées de l'Union s'emploient à conquérir les États confédérés.

Ainsi, au fur et à mesure du conflit, quelque 200 000 Noirs rejoindront les rangs de l'armée de l'Union – et contribueront à sa victoire.

Mots-clés

GuerreÉtats-UnisEsclavageLincolnEsclavageAbolition de l'esclavageGuerre de Sécession
Marina Bellot

Ecrit par

Marina Bellot

Marina Bellot est journaliste indépendante, diplômée de l'Ecole de journalisme de Sciences Po. Elle a co-fondé en 2009 Megalopolis, un magazine d'enquêtes et de reportages sur la métropole parisienne, qu'elle a dirigé pendant trois ans. Elle est l'auteure de plusieurs ouvrages pédagogiques à destination des adolescents et a co-écrit une biographie de Jean-François Bizot, L'Inclassable, parue chez Fayard en 2017.

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