Carte à jouer essentielle de la diplomatie et de l’espionnage britanniques, elle sera officiellement présidente de la bibliothèque de Bagdad de 1921 à 1924 et s’occupe de lancer le tout nouveau musée national d’Irak, mettant ainsi à profit ses compétences archéologiques.
Après un bref séjour en Grande-Bretagne en 1925 où elle constate que sa famille est ruinée, elle revient à Bagdad. Elle est malade, atteinte d’une hépatite chronique, et semble déprimée. Elle meurt dans la nuit du 11 au 12 juillet 1926 d’une overdose médicamenteuse, sans que l’on sache si le geste était accidentel ou volontaire. Elle est enterrée au cimetière anglais de Bagdad avec les honneurs militaires.
A l’annonce de sa mort, certains, à l’image de l’écrivain et explorateur français Georges Ducrocq, rendent un hommage appuyé à cette femme de l’ombre, faiseuse de roi et pivot essentiel de la domination britannique au Moyen-Orient. Dans les colonnes du Journal des débats politiques et littéraires, il souligne que cette disparition représente « une perte irréparable par l'lntelligence Service et par le Foreign Office, dont Miss G. Bell fut l'un des plus brillants agents ».
« La doctrine panarabique dont s'est inspirée la politique anglaise depuis dix ans était son œuvre. La création du royaume d’Irak lui est due. Elle assurait les relations entre le palais de Fayçal et la résidence britannique.
Tous les rapports fournis au Parlement britannique depuis quatre ans sur les progrès de l'influence anglaise en Irak, ont été écrits de la main de Miss G. Bell. Depuis l’arrivée de Sir Percy Cox à Bagdad, elle était devenue le conseiller oriental et l'Egérie du haut-commissariat. […]
Avec Miss G. Bell, disparaît un des représentants les plus caractéristiques de la grande politique impériale, qui a déterminé l'Angleterre à s'assurer, d'une manière définitive, la possession de la route terrestre de l’Inde, la maîtrise du Kurdistan et la haute main sur les pétroles de Mésopotamie. »