L'argot, vie et mort d'une langue du peuple
Langue orale typiquement populaire, l'argot a suscité dès le XIXe siècle la curiosité des journaux, qui se sont plu à en reproduire les meilleures expressions et à en décortiquer les mécanismes.
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Dans le cadre du Festival de la Francophonie 2024, qui se tiendra du 2 au 6 octobre 2024, l'Institut Français et RetroNews s'associent pour explorer le thème « Refaire le monde » à travers la richesse et la diversité de la langue française. Ce partenariat met en lumière une sélection d'articles historiques, tirés de la presse d'époque, retraçant l'évolution de la langue et de la diversité linguistique, ainsi que l'histoire de l'éducation en France. De l'argot à la méthode Freinet, en passant par les lois scolaires de Jules Ferry, ces contenus offrent une plongée dans les débats et les transformations qui ont façonné la culture francophone et le paysage éducatif.
RetroNews sera également présent au sien du Pavillon France du Village de la Francophonie, un espace expérientiel et immersif, pour plonger les visiteur dans la langue française à travers les archives de presse de 1631 à 1953.
Langue orale typiquement populaire, l'argot a suscité dès le XIXe siècle la curiosité des journaux, qui se sont plu à en reproduire les meilleures expressions et à en décortiquer les mécanismes.
La volonté politique d'imposer le français aux dépens des langues régionales, amorcée sous l'Ancien Régime, a pris son essor pendant la Révolution. Se heurtant parfois à de fortes résistances, la généralisation du français a progressé pendant tout le XIXe siècle.
Un homme de lettres lancé dans une folle entreprise : Pierre Larousse a dédié sa vie à documenter noms communs et noms propres afin d’en dresser une immense encyclopédie. Une tâche titanesque saluée par la presse du Second Empire.
18 avril 1898, le journal républicain Le Radical publie un plaidoyer dans lequel Hubertine Auclert dénonce la masculinisation de la langue, la responsabilité de l'Académie dans la disparition de noms de métier au féminin, et la nécessité de dé-masculiniser la langue.
À la fin du XIXe siècle et après le vote des lois Ferry, la presse républicaine exprima souvent son soutien aux instituteurs et aux institutrices, « apôtres » de la République laïque aux conditions de vie parfois difficiles.
Le 15 janvier 1888, Jean Jaurès publie une lettre adressée aux instituteurs dans laquelle il souligne l’importance de leur rôle dans le projet républicain. En hommage à Samuel Paty, des extraits ont été lus aux élèves des écoles de France le lundi 2 novembre.
« Inutile de bourrer le crâne des jeunes enfants, il faut passer par le jeu ! » Cette pédagogie surprenante en cette fin de XIXe siècle est portée par Pauline Kergomard, qui va organiser les écoles maternelles françaises pour qu’elles deviennent un lieu d’épanouissement de l’enfant.
Qualifié abusivement de « bolchévique », Célestin Freinet, un instituteur influencé par les théories de l'éducation nouvelle, est critiqué par la presse conservatrice nationale qui s'alarme de ses méthodes d'enseignement.
Pour l'historienne Rebecca Rogers, la Troisième République a incontestablement favorisé l'éducation des filles et ouvert la voie de leur émancipation, même si l'objectif était, à l'origine, de former de bonnes épouses et de bonnes mères.
En Europe, si l’émergence des pouvoirs publics modernes a entraîné une sécularisation des systèmes éducatifs, celle-ci est restée variable selon les situations nationales et les périodes historiques.
Dans le cadre du processus de laïcisation de l’enseignement porté par Jules Ferry, les symboles chrétiens qui ornaient les salles de classe de la capitale sont un à un décrochés. Au grand dam des observateurs conservateurs.
Après le vote des lois constitutionnelles en 1875, de nombreux républicains pensent que la consolidation de la République passe par l’école. Il s’agit de laïciser l’école afin d’affranchir les consciences de l’emprise de l’Église et de fortifier la patrie en formant des citoyens.