« Si la veuve Becker s'était bornée à empoisonner les clientes auxquelles elle empruntait de l'argent, sans doute eût-elle pu continuer impunément. Mais elle força la note, et tenta de faire établir un testament en sa faveur par une de ses dernières “malades”. C'est cette audace qui devait la perdre.
Depuis que l'enquête est en cours, quinze familles ont fait connaître aux enquêteurs des morts suspectes, sur lesquelles se profile l'ombre de la sinistre garde-malade.
Il est dès à présent établi que chez celles de ses clientes qui vivaient seules, parce qu'elles étaient en désaccord avec leurs enfants ou simplement parce que ceux-ci n'habitaient pas la ville, la maison mortuaire fut chaque fois littéralement mise au pillage : tous les objets de quelque valeur avaient disparu avant l'arrivée des parents.
Dans tous les cas qui retiennent l'attention de la justice, on constate les mêmes travaux d'approche, les mêmes agissements, la même propension à vouloir apporter des boissons : du thé, et des vins surtout. Sans doute était-ce plus facile pour faire ingurgiter le poison. »