L'article fera l'effet d'une bombe. Ce Soir est saisi, puis interdit. Le journal nationaliste L'Action française, le 26 août, demande qu'on fasse « juger, condamner, fusiller Aragon ». Lequel, assailli alors qu'il rentre chez lui, est obligé de se réfugier avec sa compagne Elsa Triolet à l'ambassade du Chili.
La guerre éclate et Aragon est mobilisé le 2 septembre. Chef d'une section de brancardiers pendant la « Drôle de guerre », il est cité à l'ordre de la brigade le 26 mai 1940, avant de recevoir la croix de guerre en septembre.
Pendant l'Occupation, il s'engage dans la Résistance et organise un réseau clandestin d'écrivains dont le journal Les Étoiles sera le relais. À la Libération, Aragon reprendra sa place à L'Humanité et à Ce Soir et continuera, alors même qu'il est contesté au sein du Parti, d'en suivre la ligne officielle, notamment dans le journal Les Lettres françaises.
Longtemps chantre du stalinisme, Aragon soutiendra toutefois le Printemps de Prague en 1968 et critiquera peu à peu le régime soviétique. Mettant fin à ses activités de journaliste en 1972, il restera toutefois jusqu'à sa mort en 1982 une des grandes figures du PCF.
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Pour en savoir plus :
Philippe Mezzasalma, Aragon, écrivain, militant, et journaliste, article paru sur Gallica, 26 mars 2018
Pierre Juquin, Aragon, un destin français (2 tomes), Editions de la Martinière, 2012-1013
Philippe Forest, Aragon, Gallimard, 2015