1836-51 : Les débuts du roman-feuilleton dans la presse
Témoignages de « l’époque romantique », les romans publiés en épisodes dans la presse vont devenir l’un des vecteurs de diffusion du journal à un (très) large lectorat. Y font leurs preuves plusieurs futurs grands noms : Dumas, Sue, Sand, Balzac.
Tout au long du XIXe siècle, le développement de nouvelles techniques industrielles et commerciales, celui des chemins de fer, et celui de l’alphabétisation, vont permettre au journal de devenir, d’instrument politique d’une classe restreinte qu’il était principalement depuis la Révolution, l’entreprise commerciale et médiatique qu’il est devenu à l’aube du XXe siècle.
La publication du roman en feuilletons joua un rôle essentiel dans cette évolution, en même temps qu’elle détermina le nouveau régime de la production et de l’échange littéraires, qui définit la modernité, celui de la médialité.
Les débuts de cette histoire sont liés à l’entreprise de deux patrons de presse, Dutacq et Girardin, en 1836.
Création de La Presse et du Siècle et installation du roman dans le feuilleton
Le 1er juillet 1836 en effet, à peine la Monarchie de Juillet installée, et en plein épanouissement du romantisme, deux patrons de presse, Émile de Girardin et Armand Dutacq, lancent en même temps deux quotidiens, La Presse et Le Siècle, selon une nouvelle formule : réduction du coût annuel de l’abonnement (les quotidiens ne se vendent alors qu’à l’abonnement) de 80 francs à 40 francs, afin d’augmenter le nombre des abonnés, ce qui, allié au développement de la publicité, devait plus que compenser le manque à gagner de cette baisse drastique du coût de vente.
Pour attirer et retenir l’abonné, on compte sur la diversification des sujets, avec entre autres un développement du feuilleton. Le feuilleton, « rez-de-chaussée » du journal, inauguré en 1800 par Le Journal des débats, bientôt suivi par l’ensemble des journaux, est un espace réservé à la communication culturelle et au divertissement – le corps du journal étant occupé par le sérieux de la politique). Toutefois le roman ou la nouvelle ne font pas partie des rubriques du feuilleton annoncées dès le début.
Ce n’est que progressivement, entre 1836 et 1840 que le roman conquit tout l’espace du feuilleton, dont il chassa (mais jamais complètement) les autres rubriques : causeries mondaines, fragments historiques, critique littéraire et théâtrale, récits de voyages, comptes-rendus des académies. D’abord distribués entre l’espace « Variétés » dans le corps du journal et l’espace du feuilleton, romans et nouvelles vont progressivement coloniser le feuilleton, tandis que leur longueur va croître (mouvement qui se continue tout au long du siècle). Ce n’est, ainsi, qu’à partir d’octobre 1839 que l’annonce des feuilletons à venir mentionne des romans et des nouvelles, dans La Presse, et qu’à partir de 1841 qu’elle concerne en priorité romans et nouvelles.
C’est que le calcul avait payé : au bout de trois ans Le Siècle avait déjà 30 000 abonnés, La Presse en avait, en 1846, 22 000 (à comparer avec les 13 000 abonnés du Journal des Débats, le plus important quotidien de France en 1824) ; l’attrait du roman, que le romantisme est en train d’imposer comme genre majeur – avec le théâtre – est devenu, aux yeux des directeurs de journaux, un atout manifeste.
Tous les grands journaux quotidiens vont donc suivre le mouvement, malgré les réticences de la critique et des politiques, et en deux décennies le tirage des grands quotidiens parisiens va doubler. Seuls les quotidiens représentant les tendances extrêmes, légitimistes ou républicaines (Le National, La Quotidienne, La Gazette de France) résistent, ne publiant que nouvelles ou courts romans, d’auteurs secondaires, se résignant du coup à leur faible tirage.
Dans cette première période les œuvres restent dans l’ensemble assez courtes, le rythme de publication parfois assez capricieux, et, même si les favoris du public se dégagent déjà – Balzac, Soulié, Dumas, Sue – ce n’est qu’à partir du succès foudroyant des Mystères de Paris, publié par Eugène Sue dans Le Journal des débats de juin 1842 à octobre 1843, que le roman-feuilleton prit vraiment toute l’ampleur qui allait demeurer la sienne pendant tout le XIXe siècle, faisant ainsi entrer d’un commun mouvement la presse et le roman dans l’ère des media de masse.
Les grands noms du roman-feuilleton romantique
Eugène Sue (1804-1857) n’était pas un inconnu. Il avait déjà fait paraître en feuilletons avec succès, entre 1837 et 1842, plusieurs romans. Mais rien de comparable à l’enthousiasme suscité par Les Mystères de Paris, dans lequel Sue mène son héros, le prince Rodolphe, de salons de la haute aristocratie aux bas-fonds parisiens, exerçant du haut en bas de la société sa justice qui punit les méchants, protège et récompense les bons – ce qui donne au passage au romancier l’occasion d’exercer sa verve critique contre les travers, les vices et les injustices de la société bourgeoise.
Ce qui était nouveau, c’était la peinture pittoresque des bas-fonds de la capitale, cette représentation des « sauvages » de Paris qui faisait délicieusement frémir le bourgeois, mais aussi du petit peuple parisien, dans lequel celui-ci se reconnut. Le succès du roman-feuilleton fut phénoménal, malgré un accueil critique pour le moins mitigé, en particulier des conservateurs, mais aussi de certains républicains et libéraux, voire socialistes (on connaît la critique de Marx dans La Sainte Famille) ; Hugo, Sand, Dumas, le dévorent et applaudissent ; Balzac enrage et s’en inspire pour Splendeurs et misères des courtisanes.
Le nombre d’abonnements explose, les lecteurs envoient à Sue une abondante correspondance, l’adaptation théâtrale au Théâtre de la Porte Saint-Martin, à partir du 13 février 1844, est un triomphe, les traductions abondent en toutes langues. En Angleterre, Sue éclipse un moment Dickens. Des imitations surgissent de partout (et le phénomène sera durable, jusqu’aux Mystères de New-York, un des premiers « films-feuilletons » du cinéma au début du XXe siècle). Les produits dérivés, comme on dirait de nos jours, se multiplient : lithographies, caricatures, chansons, assiettes, éventails…
Et pourtant, le succès du Juif errant, acheté 100 000 francs par Le Constitutionnel (le salaire moyen d’un ouvrier est à peine de 3 francs par jour) le dépassera encore. Publié du 25 juin 1844 au 26 août 1845, il rapportera immédiatement 20 000 abonnements nouveaux au journal, qui n’avait plus que 3 600 abonnés. En cette année 1844, point culminant du triomphe de Sue, le roman-feuilleton entre dans son ère d’expansion.
Mais si Sue continue à publier avec succès, c’est Alexandre Dumas (1802-1870) qui va dès lors lui ravir la couronne du roman-feuilleton. Le Siècle publie Les Trois mousquetaires du 14 mars au 14 juillet 1844, tandis que le Journal des débats entame le 28 août la publication du Comte de Monte-Cristo, deux immenses succès. Alexandre Dumas est déjà un auteur célèbre, d’abord comme dramaturge romantique, puis comme romancier, et il a déjà fait ses armes avec plusieurs romans publiés en feuilletons avec succès dans divers quotidiens, particulièrement dans Le Siècle à partir de 1838.
Mais il s’empare dès lors de la scène du roman-feuilleton et semble l’occuper tout entière, remplissant les journaux de son inlassable prose et publiant ses grands cycles romanesques avec un succès jamais démenti : 1844-1846 : Le Comte de Monte-Cristo dans Le Journal des Débats ; 1845 : Vingt ans après dans Le Siècle, La Reine Margot dans La Presse ; 1845-1846 : Le Chevalier de Maison-Rouge dans La Démocratie pacifique, La Dame de Montsoreau dans Le Constitutionnel ; 1846-1847 : Joseph Balsamo dans La Presse, Les Quarante-Cinq dans Le Constitutionnel ; 1847-1848 : Le Vicomte de Bragelonne dans Le Siècle…
Maître incontesté du roman historique, Dumas amplifie le succès déjà énorme de ses romans par leur adaptation théâtrale dans les théâtres de boulevard, ou au Théâtre historique, dont il a obtenu le privilège, et qui sera inauguré le 21 février 1847 avec une adaptation de La Reine Margot (de 18h à 3h du matin…).
À côté de Dumas et Sue, maîtres incontestés du roman-feuilleton sous la Monarchie de Juillet, il nous faut citer la gloire naissante de Paul Féval (1816-1887), dont les débuts se firent eux aussi dans les années 1840. C’est en effet entre le 20 décembre 1843 et le 12 septembre 1844 que Féval fait paraître, dans Le Courrier français, Les Mystères de Londres, sous le pseudonyme de Sir Francis Trolopp, une commande du directeur du journal, désireux de profiter de la vogue des Mystères de Paris. Le roman de Féval, qui mêle à une atmosphère onirique, nourrie de ballades et de légendes, une satire sociale ravageuse de l’Angleterre industrielle et puritaine et une peinture effrayante de la misère londonienne, est certes en partie inspirée de l’œuvre de Sue, mais c’est une œuvre originale, dans laquelle le style propre de Féval se déploie déjà, et qui obtiendra un grand succès, de même que Le Fils du diable, publié en 1846 dans L’Époque – publication qui avait été annoncée par une procession carnavalesque dans Paris…
Dans la foule des romanciers-feuilletonistes qui eurent alors leur heure de gloire, il nous faut faire une place à deux auteurs que l’histoire littéraire a retenus parmi les grands, au rebours de Dumas, Sue ou Féval : Honoré de Balzac et George Sand.
Romancier à la mode en 1836 et ami d’Émile de Girardin, Balzac (1799-1850) publia dès 1836 La Vieille fille dans les colonnes de La Presse (mais dans l’espace « Variétés », voir supra), puis occupa la scène du feuilleton dans plusieurs journaux jusqu’en 1840 : La Femme supérieure (1837), Le Curé de village (1839)… sans grand succès toutefois : les audaces de Balzac dans la peinture sociale choquent, ses longues descriptions ennuient, l’abonné proteste, les tirages languissent. Comble de l’humiliation : La Presse interrompt la publication des Paysans avant le renouvellement de l’abonnement, en décembre 1844, pour y substituer La Reine Margot de Dumas !
Balzac ne retrouvera le succès qu’en 1846, avec la publication de l’avant-dernière partie de Splendeurs et misères des courtisanes dans L’Époque, succès qui ne le quittera plus, que ce soit pour La Cousine Bette, Le Cousin Pons, ou encore La Dernière incarnation de Vautrin. Ses œuvres seront republiées en roman-feuilleton pendant tout le XIXe siècle, et Balzac restera, avec Sue et Dumas, l’un des grands modèles des futurs romanciers-feuilletonistes.
George Sand (1804-1876) est plus en retrait : elle publie certes dans le feuilleton quotidien, mais pas avant 1844, privilégiant toute sa vie la publication en revue, censément plus « littéraire ». Le Meunier d’Angibault, François le Champi, La Mare au diable, parmi d’autres, furent ainsi publiés en feuilletons entre 1845 et 1848 dans divers journaux (et d’autres sous le Second Empire) avec un succès d’estime, qui ne s’éleva jamais jusqu’à l’engouement provoqué par les grandes machines romanesques du feuilleton.
Nombreux sont encore ceux qui eurent leur heure de gloire en remplissant les colonnes du journal de leurs fictions, et qui sont aujourd’hui presque complètement oubliés. C’est le cas par exemple de Frédéric Soulié (1800-1847), qu’on compara à l’époque à Balzac. Ses Mémoires du diable, satire sociale corrosive où se sent l’influence d’Hoffmann, furent publiées partiellement dans La Presse et le Journal des Débats en 1837, et obtint un succès de scandale et de lecture. Bien d’autres œuvres furent également publiées en feuilletons jusqu’à sa mort, et adaptées au théâtre, où elles eurent parfois de durables succès.
Citons également, parmi tant d’autres, Élie Berthet (1815-1891), secrétaire de rédaction du Siècle, et Emmanuel Gonzalès (1815-1887), rédacteur en chef de La Caricature, qui eurent tous deux une longue et fructueuse carrière de feuilletoniste tout au long du siècle.
Traits dominants du roman-feuilleton
Divers sous-genres romanesques coexistent dans le roman-feuilleton de cette première époque : roman d’aventures maritimes (dans la lignée de Cooper), roman frénétique (sous l’influence du roman noir anglais) dans les débuts, vite relayés par les romans historiques (dont Dumas devient le maître incontesté) et par les romans de mœurs contemporaines (eux aussi pris dans une perspective historique). Tous relèvent d’une esthétique romantique, qu’ils ont contribué à façonner : mélange du comique et du tragique, du grotesque et du terrible, critique sociale et résurrection de l’histoire.
Roman dramatique, par le poids du dialogue, mais aussi le pittoresque des décors et des costumes, l’usage de coups de théâtre et de rebondissements, de suspens, destinés à maintenir l’attention, opposition de l’individu solitaire et marginal (souvent idéalisé en héros tout-puissant redresseur de torts) à une société minée par la corruption, le goût du pouvoir, le poids de l’argent souvent mal placé, l’illégitimité des tenants du pouvoir… L’amour y joue une place, mais ce ne sont pas des romans d’amour la plupart du temps. La recherche, et parfois la reconquête, d’une identité perdue ou volée, schème hérité du mélodrame, y est un thème beaucoup plus important.
La publication en quotidien entraîne l’usage et parfois l’abus des rebondissements et effets de suspens, mais a également d’autres conséquences. On peut ainsi noter la sensibilité à l’actualité, très présente dans les romans contemporains de romanciers qui sont souvent en même temps journalistes et chroniqueurs : Les Mystères de Paris traitent de philanthropie, de réforme des prisons, de ferme modèle, tous sujets d’actualité. Les Mystères de Londres et La Quittance de minuit parlent de la lutte de l’Irlande contre l’Angleterre, qui fixait tous les regards en France depuis vingt ans. Les faits divers et affaires criminelles du temps (ou parfois du passé) y ont également une large place, si bien qu’on a pu dire parfois que les romans-feuilletons n’étaient qu’une réécriture de La Gazette des tribunaux (fondée le 1er novembre 1825).
Enfin la rapidité d’écriture, qui peut entraîner négligences et répétitions (parfois nécessaires pour le lectorat, dans des œuvres qui tendent à se faire de plus en plus longues et complexes), peut aussi parfois être un facteur d’une libération d’images et de fantasmes qui fascineront les surréalistes au début du siècle suivant.
Diffusion et réception du roman-feuilleton
Le roman-feuilleton élargit-il le lectorat du roman, et dans quelle proportion ? C’est évidemment assez difficile à reconstituer aujourd’hui. On peut toutefois essayer d’en donner une idée.
Les trois principaux quotidiens de Paris avaient respectivement en 1846 : Le Siècle, 32 885 abonnés ; Le Constitutionnel, 24 771 abonnés, La Presse, 22 170 abonnés. Quand on sait qu’un tirage à 1 500 exemplaires était à l’époque considéré comme « important » pour un volume de librairie, on mesure la différence. Il faut, de plus, multiplier par trois ou quatre le chiffre des abonnements pour avoir celui des lecteurs. Les abonnements étaient en effet souvent collectifs, toute une maisonnée lisant le journal (surtout le feuilleton…), et les clubs de lecture ou cabinets de prêt avaient aussi leurs abonnements. Dans les milieux ouvriers ou artisans, on lisait souvent le journal en commun.
Michelet avance comme chiffre le plus extrême en 1847 1,5 millions de lecteurs pour l’ensemble de la presse. Ce lectorat est composite, et dépasse indubitablement celui de la sphère politique restreinte de la Monarchie de Juillet, ce qui fait du journal le vecteur d’une force nouvelle, pour le contrôle de laquelle on va commencer à se battre : l’opinion publique. Le roman-feuilleton, quant à lui, circule aussi par de multiples autres voies : les quotidiens de province, ainsi que les journaux étrangers (car la vogue du roman-feuilleton est mondiale) reproduisent souvent les feuilletons parisiens. Des journaux hebdomadaires se créent, dès 1840, consacrés exclusivement à la reproduction des feuilletons : L’Écho des feuilletons, La Revue des feuilletons, L’Estafette…
La librairie prend le relais : aux éditions dites « pour cabinet de lecture » (on pouvait y louer les volumes, pour une lecture sur place ou à emporter), en in-8°, des volumes aérés vendus 7 à 10 francs l’un, à tirage restreint (mais à destination de lecture collective) se rajoutent bientôt les éditions in-18° lancées par l’éditeur Gervais Charpentier, au prix moins élevé (2 francs le volume) et au tirage plus important, format auquel se rallièrent bientôt tous les éditeurs. Dans les années 1840 se développa également la vente des romans par livraisons (brochures in-4° à 20 centimes l’une, reliables ensuite en volumes). Si l’on cumule les différents modes de publication, les romans à succès étaient donc parfois édités à 100 000 exemplaires, ce qui ne donne qu’une approximation du lectorat réel, étant donné les nombreuses pratiques de lecture collective. Ce lectorat, toutefois, reste essentiellement urbain et majoritairement bourgeois.
Si le succès fut massif, la réception critique fut, elle, d’emblée assez réticente, et de plus en plus face au succès grandissant du roman-feuilleton. C’est à la fois une critique académique, exprimée essentiellement dans les revues, souvent solidaire de celle de la littérature romantique (parfois dénommée « littérature moderne »), les reproches s’adressant au supposé manque de tenue littéraire de cette littérature, mais aussi à son « immoralité », et une critique politique, émanant de journalistes et d’hommes politiques, inquiets d’être dépossédés du magistère public, et déplorant l’affaissement de la raison politique au profit d’un plaisir imaginaire comparable à une drogue. C’est le cas par exemple du critique légitimiste de La Gazette de France, Alfred Nettement, qui consacra toute une série d’articles (ensuite publiés en volume) dans le journal en 1845-1846 à l’analyse des effets néfastes du roman-feuilleton sur l’esprit public, tandis que le député (de gauche) Chapuys-Montlaville se signala par une série de philippiques foudroyantes contre le roman-feuilleton à la Chambre des députés, en 1843, 1845 et 1847.
Le roman-feuilleton joua-t-il un rôle dans le déclenchement de la révolution de février 1848 ? Les critiques conservateurs n’en doutèrent pas en tous cas, incriminant en particulier l’influence néfaste des œuvres de Sue, et demandant l’interdiction du roman-feuilleton. Toutefois, malgré l’effervescence politique, le roman-feuilleton continue à bien se porter. Balzac meurt en 1850, mais Dumas, Sue (qui mourra en 1852), Féval et les autres continuent à publier, tandis que pointe une nouvelle génération, qui elle aussi prendra les voies du feuilleton : Henry Murger, Champfleury, Dumas fils, P. Zaccone, Ch. Deslys, et même un certain Pierre du Terrail, qui prendra sous le Second Empire le nom de Ponson du Terrail.
Toutefois, avant même le coup d’État du 2 décembre 1851, la volonté de contrôle politique se fait sentir avec l’adoption par l’Assemblée d’un impôt spécial sur les journaux publiant des œuvres romanesques, dit « timbre Riancey », à partir de juillet 1850. Cela ne dissuada toutefois pas les grands journaux de publier des romans-feuilletons, et le timbre fut supprimé dès 1852.
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Pour en savoir plus :
Lise Queffélec, Le Roman-feuilleton français au XIXe siècle, Paris, PUF, collection « Que sais-je ? », 1989
Dominique Kalifa, Philippe Régnier, Marie-Ève Thérenty et Alain Vaillant (dir.), La Civilisation du journal. Histoire culturelle et littéraire de la presse française au XIXe siècle, Paris, Nouveau Monde éditions, 2011