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La Presse, 17 octobre 1897

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La Presse
17 octobre 1897


Extrait du journal

La Messe rouge. — Les discours. C'est aujourd'hui qu'a eu lieu la rentrée officielle des cours et tribunaux. Pour se conformer à l'usage, les membres de la cour de cassation,-de la cour d'appel et les tribunaux de première instance et de commerce ont assisté à la « Messe Rouge » qui a été célébrée à la Sainte-Chapelle, ce. ce matin à onze heures. Puis les magistrats se sont rendus à leur chambre respective pour entendre les dis cours d'usage. Le premierde ces discours a été prononcé à la cour de cassation par M. Eugène Duval, avocat général ; sujet: La préparation des ordonnances de 1667 et de 1670 et Guillaume de Lamoignon. Le second, qui a pour titre : Durèglement juridique des conflits internationaux, a été prononcé à la cour d'appel par le distingué M.- Mérillon, avocat général. M. Mérillon, après avoir rappelé un dis cours de rentrée du procureur général Renouard, qui avait pris pour thème : «Le droit prime la force », ajoute : Ces paroles ne sont pas oubliées ; elles ont trouvé leur écho dans l'œuvre pacifique poursuivie sans re lâche par des jurisconsultes, des philosophes et des hommes d'Etat. Quelle a été cette œuvre ? Quel est le terrain con quis ? Quels sont les progrès du droit dans l'ordre in ternational ? Il m'a paru qu'il était digne d'un des vôtres de le rechercher, avec le vif désir d'apporter aux hommes d'élite, dont la chimère d'hier sera la réalité de demain, l'appui cordial et le concours ré fléchi de ceux qui, dans notre ordre social, ont la haute mission de dire le droit et d'exercer la justice. A la cour de cassation, M. l'avocat général Duval a parlé de là réforme de la justice sous Louis XIV et du rôle de Lamoignon à cette occasion. Voici un extrait de ce discours : En même temps que le roi concevait son projet de réformation de,la justice, et avant même qu'il l'eût mis à exécution, Guillaume de Lamoignon avait pensé à une Yaste refonte de la législation. « Ii voyait avec peine la variété des lois territoriales » qui gou vernaient lés diverses provinces ; il aurait souhaité une loi unique pour tout le royaume, « mais une ré forme subite et universelle lui paraissait impossible et peut-être dangereuse dans ses conséquences ; son projet se bornait donc, pour le moment, à faire disparaitre la variété de la jurisprudence sur les mêmes questions, à corriger certains usages et certains points de coutume qui occasionnaient des procès sans nom bre et à ne rien abandonner aux décisions arbi traires .. .......... ... Les audiences solennelles ont été ensuite levées et les magistrats, tant de la cour que du tribunal, se sont retirés dans leurs cham bres. respectives pour le règlement des rôles. Lundi,les chambres reprendront le cours de leurs travaux. Il faut espérer que l'année judiciaire qui commence sera profitable et aux plaideurs... et aux avocats....

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La Presse, fondé en 1836 par Émile de Girardin, fut l’un des premiers grands quotidiens populaires français.

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