Extrait du journal

UNE VICTOIRE A DÉPLORER. Nous n’avons jamais regardé comme une guerre entre concitoyens cette fameuse révolte de la Vendée, soufflée et soldée par l’étranger. Depuis longtemps elle n’est plus française. La faction qui se dénationalisa par l’émigration , qui se mit aux cages de tous les ennemis du pays, qui, par le traité de Pilnitz, vendit une partie de la t rance pour acheter le reste et y rétablir le pouvoir absolu, qui, pendant plus de vingt ans, n’eut de douleur que pour nos triomphes, et ne montra que de joie dans nos grands revers. Nous ne regardions pas non plus comme une guerre civile désordre» locaux amenés par des causes adaptables, mais nous l’avons vue avec tous ses épouvantables caractères dans les derniers événement de Paris : c’est là seulement qu’une fatalité encore inconcevable a poussé des frères contre des frères, des héros de juillet contre leurs héroïques camarades, et, pour tout dire, de vrais français contre d autres vrais français. Que des écrivains haineux insultent aux vaincus ou accusent les vainqueurs; nous n'avons pas ce genre de courage; nous ne pouvons que gémir sur les suites de celte fuite collision, et surtout sur ses causes, dont 1 intensité ne saurait être diminuée par tant de sang répandu. H faut le reconnaître, le parti qui vient d'être vaincu à Paris a des ramifications immenses en province; disons pins, il se confond presque partout avec le parti qui a fait la révolution do 1830 c'est-à-dire avec la nation a peu près entière il n'en diffère que par quelques nuances et par une exagération qu'aurait lance le raisonnement et qu'on a irritée par une mauvaise politique....