Extrait du journal

connaît. Etait-ce suffisant ? H ne le semble pas. Le coup d’Etat de Budapest, un renouveau d’agitation et d’épuration dans l’Europe balkanique et orientale, sans parler de la situation en Grèce, qui reste des plus précaires, exigeaient des solutions plus efficaces dans la mesure où elles seraient plus humaines. Ces mesures, M. Marshall était particulièrement désigné pour nous les proposer et nous les recommander. C’est pourquoi le discours qu’il vient de prononcer sur le relèvement économique de l’Europe prise, si possible, dans son unité, satisfait noire attente et nos idées. Priver de secours tel ou tel gouvernement satellite, parce qu’il supporte des servitudes de plu en plus lourdes de la part du protecteur ou de l’occupant, n’est pas un bon moyen de persuasion. C’est une invitation au désespoir. De même, il est impossible de pallier les nécessités des pays affamés et ruinés par des ouvertures successives de crédits, aussitôt engloutis qu’accordés. Le problème doit être étudié dans toute son ampleur et sans que la passion intervienne, à moins qu’elle ne soit le fait de ceux-là mêmes qu’on veut aider. M. Marshall demande à l’Europe de s’organiser, d’inscrire ses plans particuliers de reconstruction dans un plan d’ensemble, de préciser enfin ses demandes et ses besoins. Déjà, par la voie de ses prin-...