Extrait du journal

DES confrères et des lecteurs me font remarquer qu'après avoir posé le problème du ravitaillement, je me borne à donner un élément de solution plutôt qu’une complète. J'accepte la qu© (encore qu'hier, à play'1, Raymond Aron ait précisé dans quel sens il était sou attable de s'engager). Mais si nous évitons de définir, dans le détail, une solution technique alors que l’on en peut imaginer plusieurs, égaleraient valables c'est qu'il y a duperie, selon nous, à prétendre améliorer la nourriture des habitants des villes par un simple changement d'organisation. Certes, l'on peut concevoir de combattre la « rétention des produits agricoles » en favorisant leur circulation par un système de « monnaieratiède » plus rigoureux, et par l'aménagement d'un double secteur mieux étudié. (Nous nous sommes déjà expliqués là-dessus) On pourrait même imaginer une politique plus ferme en faveur du consommateur : pour éviter un contrôle total de la production agricole — qui est impossible, sans une dictature, — s'en tenir au contrôle des grandes propriétés (plus de cinquante hectares) et surveiller ce qu'elles livrent au ravitaillement. Mais ce n'est là qu'un aspect de la question....