Extrait du journal

Pour sentir l'intérêt — vraiment dramatique — que, à cause de la crise et de la Conférence de Londres, présente particulièrement cette année la Grande Semaine des Colonies, célébrée dans toute la France du 29 mai au 4 juin, il faut méditer le rapprochement des deux mots de ce titre. Le second, YEmpfre, a longtemps effrayé les républicains, mais nos principaux hommes politiques de gauche qui animent les grandes Commissions parlementaires n'hésitent cependant plus à employer ce vocable rénové par la taylorisation : ils discernent, en effet, la - nécessité pressante d'une formule magique qui suggère et impose une union plus étroite, et impérieusemient réalisatrice, entre la métropole en danger et ses colonies solidarisées dans un ensemble national puissant. La constitution rationaliste d'un Empire le plus unifié peut seule, promptement sauver la France des redoutables et imminentes suites de la débâcle européenne. Or, cet Empire, plein de ressources ethniques comme économiques, regorgeant de matières premières, la Littérature seule peut à son tour le sauver de l'effondrement administratif qui le menace : car lIa Politique sait que les richesses en sont considérables et qu'on peut en hâter l'exploitation, mais, distraite par d'autres soucis, s'était désintéressée trop longtemps de la propagande, elle n'a pas réussi à intéresser pragmatiquement à une telle réalisation le public et les trois-quarts de la presse. La démonstration n'en peut être opérée avec science, méthode et éclat persuasifs que par les écrivains tout....