Extrait du journal

« Observe, ô homme parisien, ce qui se passe lorsqu'un affranchi, récemment enrichi dans le commerce des graines d'Egypte, ordonne à un peintre de faire son portrait. Dès que l'oeuvre est commencée, ses observations se succèdent sans relâche et, tandis que les couleurs chauffent sur le réchaud, le marchand de graines demande que l'artiste modifie le mouvement de la bouche, qu'il change la couleur des yeux, qu'il ajoute quelque étoffe éclatante au portrait. Et lorsque le peintre, pressé d'obtenir son salaire, rectifie son œuvre dans le sens qu'on lui indique, le marchand de graines, en fin de compte, hoche la tête, marque son désappointement et s'écrie, oui vraiment: « Vous avez eu tort de changer tout cela, la peinture était mieux comme vous l'aviez faite tout d'abord!,»...