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Comœdia, 23 mars 1913

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Comœdia
23 mars 1913


Extrait du journal

Mais aucun de nous n'aurait pu le pressentir, car son orgueil, par malheur, donnait le change. Son immodestie eût écarté de lui toute tentative de pitié. En vérité, c'était une citadelle de pierre que celle où s'abritait dans ces conditions-là, cette faible existence de poète traqué, a L'impratique enfant », comme l'a appelé Gide, quand on pense que durant à peu près huit années, il lui a fallu errer sans argent, sans abri sûr, sans certitude nulle part!. On se demande comment il parvint à subsister. Des subsides, forcément précaires que, ça et là des amis lui donnaient, était-ce suffisant réellement pour vivre!. Il logeaie dans d'infâmes galetas et, insensible à toutes les choses terrestres, se satisfaisait par l'idée qu'il honorait l'endroit où il passait. Il n'avait qu'à nommer un homme dans un poème, il le rendait, disait-il,, immortel. Il n-3 s'occupait de rien d'autre, ne considérait rien d'autre. Ainsi il poursuivait dans l'insécurité la destinée exemplaire du poète. Le pauvre Signoret! Quelle âme singulière!....
Comoedia (1907-1944)

À propos

Le quotidien de l'actualité des spectacles Comœdia est fondé en 1907 par Henri Desgrange, propriétaire de L'Auto-Vélo – et inventeur du Tour de France. Ancien du journal Le Vélo, Gaston de Pawlowski est nommé rédacteur en chef. Il s'assure la collaboration de plusieurs grands critiques littéraires comme Guillaume Apollinaire ou André Rouveyre. Quotidien jusqu’en 1941 puis hebdomadaire, Comœdia était un journal culturel de quatre pages.

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