Extrait du journal

offerte par M. X. ou M. Y., spectateurs, tantôt la prime des photographes, tantôt la prime de ioo fr. du jury. Le porte-voix, accessoire familier des vélodromes, y jouait sa partie, se mêlant, autoritaire, au jazz-band. La cloche ou plutôt un roulement de timbre annonçait le départ pour les primes. Mais où le concours du Coliseum prenait surtout un caractère sportif, c'était au quartier des danseurs. A l'une des extrémités de la salle, dont l'entrée était défendue au public par une simple corde laissant un passage aux ayantsdroit, vous assistiez à un spectacle pittoresque. Des lits de camp, tendus de toile verte, s'étalaient çà et là. Les danseuses, les danseurs venaient s'y reposer ; mais ils n'auraient pu y dormir, j'imagine, à cause de l'orchestre déchaîné. Des soigneurs, empruntés tous au monde du boxing, agitaient leurs serviettes devant les figures tirées, quelquefois ruisselant de sueur ; ils leur posaient sur le front un bandeau imbibé d'eau fraîche. Ces soigneurs, en corps de chemise, les manches retroussées jusqu'au dessus du coude, ne chômaient pas. Vous remarquiez aussi un va-et-vient de garçon de café, avec des plateaux chargés de bocks, de sodas, de sandwiches. Sur le sol traînaient des coquilles d'œuf, des pelures d'orange, accentuant cette note de campement improvisé, où des êtres humains ont été obligés de s'arrêter et de vivre....