Extrait du journal

Paris, le 12 janvier 1895. La Chambre avait résolu de siéger hier pour avancer la discussion du budget, et, naturelle ment. elle s’est occupée de toute autre chose. Pour ne pas en perdre l’habitude, MM. Chauvin et Coûtant ont interpellé le ministre des travaux publics au sujet des trains spéciaux de banlieue; ils ont réclamé pour l’usage de ces trains l’as similation des petits employés aux ouvriers, ainsi qu’une modification des horaires.On pense bien que la tirade habituelle sur l’omnipotence des Compagnies n’a pas fait défaut. Après avoir entendu M. Barthou, la Chambre a adopté un ordre du jour, accepté par le gouvernement et exprimannt le désir de voir le ministère des travaux publics faire ses efforts pour obtenir l’extension du service des trains ouvriers. — Il fallait bien revenir au budget et on y est re venu sur le coup de cinq heures pour faire un large accroc à l’équilibre péniblement établi : à propos du budget de la Légion d honneur, la Chambre a adopté par 237 voix contre 230, mal gré ministre et rapporteur,l’amendement Jourde, demandant un relèvement de crédits pour ré tablir les pensions de décorés pour faits de guerre en 1870, supprimés par mesure d’économie. La séance d’aujourd’hui sera encore entièrement employée à l’examen de la Légion d’henneur à cause des amendements tendant à supprimer la décoration pour les civils ou prescrire cer taines conditions. Après viendra le budget des colonies qui occupera au moins deux séances et à l’occasion duquel se posera la question de la révocation de M. de Lanessan. L'Etoile belge dit tenir de bonne source que la nouvelle publiée hier par un journal de Paris, portant que le traité concernant la re prise du Congo par la Belgique vient d’être signé, est aujourd’hui certaine et que le dépôtdu projet gouvernemental est imminent. A Londres, les bruits les plus contradictoires continuent à circuler au sujet de la dissolution plus ou moins prochaine du Parlement. On insi nue de divers côtés que lord Rosebery serait fa vorable à une dissolution immédiate, mais cette assertion a besoin de confirmation La Press Association se dit, au contraire, autorisée à la démentir. Le prochain discours que doit pro...