Extrait du journal

près de; moi et s’arrêter une heure sous mes yeux... Eli bien ! j’ai espéré un moment que l’une de vous consentirait à être heureuse et à rendre la joie et le repos à cet enfant, qui n'a que moi en ce monde , dont je suis le père, le guide et le soutien en même temps... Dites, me serai-je trompé? Et le prince approcha les deux jeunes filles frissonnantes de sa poitrine qui, elle aussi, battait à rompre, et il les y pressa doucement. Alors Marguerite, elle la plus faible, la plus timide, elle peut-être qui aimait le prince avec plus de vérité et de passion, s'arracha vivement de son bras, et, reculant d'un pas, regarda sa sœur. Sa sœur avait imité son exemple : comme elle, elle avait recule; comme, elle, elle cherchait son œil. Le rapide regard qu’elles échangèrent fut significatif, clics se comprirent. Ce qu'il y eut d’Iicroïque et de noble ment résigné dans ce simple coup d'œil est chose impossible à redire. Ce coup d’œil, c’était leur vie qu’elles consentaient à bri ser. Margueric regarda le prince et lui dit avec sa voix douce et tremblante : — Choisissez, monseigneur, laquelle de nous devra cire la femme de votre fils adop tif. Ma sœur ou moi sommes prêtes à vous obéir. Le prince tressaillit, et sans doute qu’en ce moment il eut comme un remords d'im poser a ces deux enfants un pareil sacrifice; mais son égoïste affection pour Ali reprit le dessus aussitôt. — Choisir! dit-il, je ne le puis, made moiselle, et Ah ne le saurait point luimême; c’est à vous de réfléchir et de voir laquelle de vous deux aurait le moins de répugnance pour une pareille alliance.......