Extrait du journal

M. Romuald Rethel, papetier à Stains, possède une compagnie de pigeons voya geurs dont il est très fier. Or, depuis quel que temps, le papetier constatait la dis parition de plusieurs de ses volatiles. Hier, à midi, entendant un coup de fusil dans les environs, il dit à son fils : — Tiens ! Je parie que c'est encore jjn pigeon qu’on nous tue... M. Rethel et son fils Robert, 23 ans, quittèrent le logis et ils aperçurent un chasseur, M. Armand Marie, cultivateur, accompagné de son petit garçon, Emile, âgé de 10 ans, et dont le fusil était encoç» fumant.. — Vous venez de me tuer un pigeon, s’é cria M. Rethel, rendez-le moi ! — Je vous affirme que je n’ai rien tué, répliqua le chasseur. — Eh bien ! puisque vous-ne voulez pas me rendre mon bien, je prends votre gar çonnet pour gage. » Et le papetier empoignant la main de l’enfant allait partir avec lui, mais M. Ma rie l’en empêcha « M. Rethel et son fils tentèrent de désar mer le chasseur, l’un prenant le fusil par la crosse, tandis que l’autre le prenait par la canon, et que le papetier s’efforçait de ne pas Lâcher prise. Soudain un coup parût et Robert Rethel tomba foudroyé par la décharge de T arme, qu’il avait reçue en pleine poitrine. Pendant qu’on le transportait à son do micile, le jeune homme expira. La gâchette du fusil a-t-elle été pressée intentionnellement ? Un mouvement de la lutte l’a-t-elle fait jouer accidentellement ? C'est ce que M. le commissaire de police va essayiêr d’éclaircir....