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Courrier du Berry, 17 mars 1875

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Courrier du Berry
17 mars 1875


Extrait du journal

Bourges, 17 Mars BULLETIN POLITIQUE. La constitution Wallon a le grave défaut de ne reposer sur aucun principe. Kl le n’admet, comme point de départ, ni le dogme essentiellement dé mocratique et républicain de la souveraineté na tionale, ni un droit antérieur préexistant à la contitulion, ainsi que le fait judicieusement remarquer la Gazelle de France, dans une suite d’articles dus à la {Munie de II. Bourgeois, < le Sénat ne repré sente pas une nécessité de salut social, comme on aurait pu le croire, s’il avait été à la nomination du maréchal ; il ne représentera, ni la province, ni les intérêts, ni le nombre, ni un droit quelconque.» Tout est resté dans le vague, dans l'indétermina tion. I)u reste comment n’en aurait-il pas été ainsi? Le vote des lois constitutionnelles a été le résultat d'une politique négative ; la question de principe a été soigneusement écartée. Rien n’est achevé, rien n’est déûni, voilà la vérité. De là, la nécessité im périeuse de réviser la Charte Wallon. El, qu’on y songe bien, la révision, quand on l’exercera, ne s’appliquera pas à quelques détails, mais au fond même; le premier effet de la révision sera néces sairement de faire entrer l’affirmation d’un principe quelconque dans les formules vagues des lois qui viennent d être votées. Quel sera ce principe ? C’est le secret de l’avenir. Le droit de révision n’est donc pas autre chose, dans les circonstances présentes, que l’aveu formel, la reconnaissance explicite que rien n’est fait, que tout reste à faire, que les partis ne sont tenus qu’au respect de certaines formalités lé gales, mais qu’ils peuvent conserver toutes leurs espérances et travailler librement à les faire aboutir? Il est évident que le vote des lois inaugure une ère nouvelle. Le scrutin du 25 février a ébauché une constitution, et cette constitution embryonnaire n’est pas même définitive. Voilà la vérité qu'il ne faut pas peidre de vue et contre laquelle ne pré vaudront pas les aflirraations des feuilles officieuses. Le discours de M. d’Audiffrct-Pasquier a été accueilli par les applaudissements enthousiastes de la gauche. Les républicains ont voulu donner à cette harangue la portée d’une centre partie du dis cours de M. Buffet, et, il faut l’avouer, les paroles de M. le duc Pasquier ne prêtent que trop à cette interprétation. On disait que l’honorable député n’a eu en vue que M. Gambetta et ses amis, et qu’il a surtout voulu mériter les éloges de la République française. La Chambre a procédé à l’élection d’un viceprésident : M. Duclcrc, membre de la gauche a réuni la majorité des suffrages. Cette élection a été due à la coalition des trois gauches et du centre droit qui devient de plus en plus le captif du parti radical. 11 avait été d’abord question de la candida ture de M. le général de Chabaud La Tour, mais la gauche ayant signifié à ses alliés qu’elle ne voterait pas pour l’ex-ministre, il a fallu s’incliner devant le refus de nos adversaires. D’un autre côté, la gauche ne perd pas de vue le principal point de son programme, c’est-à-dire la dissolution. Aujour d’hui M. Dufaure, interrogé par un député dans un...

À propos

Initialement intitulé La République de 1848, le journal se rebaptisa Le Courrier de Bourges quatre années plus tard, en 1852. En 1872, le journal devint Le Courrier du Berry puis, de 1883 jusqu'à sa disparition en 1902, Le Messager du Cher. Il traitait en quatre pages de toutes sortes d’actualités (littéraires, agricoles, scientifiques et politiques) et soutenait une ligne favorable à ce qu’il nommait une « monarchie chrétienne et tempérée ».

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