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France Amérique, 4 février 1945

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France Amérique
4 février 1945


Extrait du journal

nous voudrions surseoir à lui dédier notre cor- g | MiW dentaire hebdomadaire, dans la conviction, | | tenace, que sera officielle, dans quelques jours, une an- | | nonce si injustement différée : celle de l'invitation de | E ]a France à la Conférence des trois, en la personne du 5 1 Général de Gaulle, révérée par tous les pet pies libres | Ê qui n’ont pas oublié que le geste historique du 18 juin | E 1940 acte de foi dans les démocraties anglo-saxonnes, s | a rendu, dans l’univers, l’espérance à ceux qui désespéra- | § raient. S g L’effort discipliné de renaissance que notre pays, de- 5 s venu base d’armes contre l’Axe, poursuit, en dépit des | I rigueurs d’un froid sibérien et de privations si atroces | | qu’elles ont enfin arraché, hier, un cri de compassion à s | Mr. Harold Callender, l’héroïsme de notre armée déclin- s g chant, pour alléger la pression ennemie sur l’armée du | 5 Général Patch, une offensive dont l’importance, fera- s | éternellement soulignée par le communiqué américain, 5 g est même reconnue par le communiqué allemand, s § imposent aux trois grandes puissances, à côté desquels- g = les nous combattons, de ne pas nous laisser, fût-ce par- | tellement, en dehors de délibérations qui ne doivent 5 E pas moins engager notre avenir que le leur. g E Les souffrances qu’endure notre peuple au travail, g E dans les usines sans feu, dans les ateliers sans \ mitres, s E ie verdict de Lyon ne risque-t-il pas de les irriter, de = 1 les exacerber ? Telle est aujourd’hui l’interrogation in- | Ê nièce de ceux qui, connaissant les braves gens de chez g 1 nous, savent qu’il est imprudent de contrarier leur me- | E soin de justice. s E Maurras, échappant au châtiment capital, son lieu- = S tenant, le sournois Pujo, “s’en tirant avec cinq ans, 5 | une partie de l’auditoire acclamant impunément les | E deux traîtres, n'y a-t-il pas la de quoi insulter à la ami- 3 E sure héroïque des Français patriotes, c’est-à-dire de 5 | l’unanimité des Français, hormis les Thénardier du | E gang Laval, les camelots du Roy et les nervis cagou- g 1 fiés par Doriot en P. P. F. et en miliciens par Damand? = E II y a trente-et-un ans, au seuil de la guerre de 1914, = 5 Jaurès fut assassiné par un fanatique dont Maurras E Ê avait armé le bras. La classe ouvrière de notre pays, | 1 répondant à l’appel de Jouhaux sur la tombe du tribun, g E parvint à dominer sa colère pour ne pas se laisser dé- S E tourner, à une heure aussi grave, de son devoir envers E | la nation. Et Jaurès resta inventé. E E II y a prescription, diront les juristes, les yeux fixés 5 | sur les délais du Code. Il n’y a pas moins prescription, 2 E diront-ils aussi, pour l’intoxication d’une partie de nom- E E tre jeunesse et de celle de la Suisse romande et de la 5 E Wallonie, pour les collusions avec les bandits roumains E § de la Garde de Fer, pour une propagande qui ruina, par- = | tout où elle sévit, l’amitié pour la France, qui célébra 5 E les agressions du fascisme italien comme des victoires de 5 E l’intelligence créatrice, qui, afin de susciter des émules E 5 à Villain, dénonça, avant et après Munich, le “bellicis- | | me” de Blum, d’Herriot, de Reynaud et de Mandel à la | E fureur sacrée des justiciers, qui fut, pendant l’entre- E E deux-guerres, le lieu, au sens de Pascal, de tous les nom- E E plots contre la Patrie, si bien que pour son admirable = | article sur “L’Action Française” que “France-Améri- = E que” est fier de publier dans ce numéro, Mauriac eût pu S E s’emprunter un titre à lui-même : Le Nœud de Vipères. E E Je suis prêt à jn’incliner devant le formalisme des E 1 Brid’oison de l’épuration. Mais y a-t-il prescription pour g S ces textes impies de Maurras que nous reproduisons 5 E d’autre part et qui sont datés de 1943 et de 1944 ? Le — E vieux doctrinaire du “faux patriotique” dénonçait alors E E la lenteur et la douceur de la répression à l’égard des g E gaullistes et des communistes. Pour ces criminels de E = droit commun, il trouvait que même le poteau d’exécute E E timon était trop honorable et il réclamait l’échafaud. Ë II fut, hélas ! exaucé. Je songe à ces enfants de moins E E de vingt ans, lycéens ou apprentis, pourchassés par S E Maurras qui, de leur cellule, où ils attendaient le cour- = E rebu d’Hitler ou de Pétain, écrivaient à leur mère : “Je E E mourrai en brave. Ne pleure pas, maman; c’est pour la S 5 France et pour l’humanité que je donne ma vie.” E J’ai tenu dans mes mains, l’autre jour, à Port-au- = E Prince, l’une de ces lettres. J’imagine avec angoisse que E E la mère qui me l’avait apportée, en me disant simple- S Ê ment : “Quand vous arriverez à Paris, déposez des E | fleurs sur sa tombe”, ne doit pas être plus satisfaite que 2 S moi du verdict de Lyon. E I lr HENRY TORRÈS I...
France Amérique (1943-1947)

À propos

Fondé en 1943 par des français expatriés à New York, le mensuel bilingue « America’s French Weekly », ou France Amérique, est consacré à l’essentiel de l’actualité et des tendances françaises, sous forme de reportages, d’interviews et de chroniques.
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