Extrait du journal

On lit dans le Phare de Cherbourg du 3 décembre : Mardi, à trois heures de l’après-midi, S. A. 11. le prince de Joinville a reçu dans le grand salon de la préfecture ma ritime les différentes administrations et les corps maritimes, civils et militaires, qui lui ont adressé leurs félicitations sur son heureuse expédition. Voici le texte de l’allocution adres sée par Al. l’abbé ltaulinc, aumônier de la marine, à S. A. 11. : « Atonseigneur, « Dans une circonstance si saintement solennelle où tous les cœurs français sont émus, Votre Altesse Royale permettra-telle au fils d’un laboureur, devenu aumônier de la marine, d’offrir ses respectueux hommages au fils de son Roi 1* Dai gnerez-vous agréer mes félicitations empressées pour la belle part de gloire que vous avez su conquérir dans la translation des cendres d’un héros français de la terre étrangère sous le ciel plus doux de la patrie reconnaissante? Je le sais, mon seigneur, mon encens est bien peu digne de vous; mais vous me pardonnerez peut-être d’unir ma faible voix à la grande voix de la France, qui vous bénit avec ivresse, et de préluder, par mes timides accents, au jugement équitable de la posté rité qui vous tiendra compte de votre expédition de SainteHélène, et gravera votre nom, déjà immortel, à côté du nom du Roi, votre auguste père, sur le cercueil glorieux du grand homme. n Je le dirai donc de tout mon cœur, honneur à vous, prince ! honneur au Roi dont vous êtes le digne fils! Ce cri, du reste, n’est pas de moi seulement ! je vous l’apporte fraî chement sorti de la bouche de 200 braves invalides que les fatigues de la mer retiennent dans l’enceinte de l’hôpital maritime de Cherbourg. C’est le vivat dont ils ont salué hier, avec le canon national, votre entrée dans notre port. Ap pelé par la confiance du Gouvernement et la haute soilici tude de l’administration maritime de Cherbourg, à verser le baume sacré de la religion et de l’espérance sur les plaies de ces honorables champions de notre armée navale, il m’est doux d’être l’écho de leurs sentiments auprès de vous, mon seigneur, il m’est doux d’avoir à dire à Votre Altesse Royale, que les marins français vous chérissent et vous vénèrent, et que tous ils ambitionnent l’honneur de combattre sous vos ordres. Il me sera plus doux encore d’avoir à dire à ces hra ves qui me laissent les appeler tres-bens amis, que l’intrépide commandant de la Belle-Poule, qui a ramené du sein de l’Océan le cercueil du géant de la gloire, a favorablement ac cueilli leurs hommages, que le prince de Joinville aime les marins du port de Cherbourg. »...