Extrait du journal
Nous rétablissons le texte entier du discours prononcé par Mer Pie, évêque nommé de Poitiers, vicaire général de Chartres, à la bénédiction du chemin de fer de Chartres, le 5 juillet 1849. « Monsieur le président, « Messieurs, « Déjà la religion avait été appelée à répandre sur cette entreprise de premières bénédictions, et nous nous souve nons avec bonheur d’être descendu dans les fondations de cette œuvre naissante pour les visiter au nom de Dieu et les consacrer par les prières de l’Eglise (1). Aujourd’hui que le travail de l’homme est achevé, et qu’il va vous être donné d’en jouir, vous implorez de nouveau la protection du TrèsHaut, et Je nouveau, messieurs, nous vous apportons nos suffrages et nos vœux; car il est dans les traditions de l’E glise de bénir tout ce qui est à l’usage de ses enfants, et d’ap peler avec plus d’instance la grâce et la miséricorde divines là où les dangers sont plus multipliés et plus redoutables. “ Ce jour, messieurs, occupera une grande place dans les annales de notre vieille cité. Cette date, illuminée d’un rayon de gloire, sera décisive pour la prospérité matérielle de cette riche contrée, et elle ne le sera pas moins pour d’autres inté rêts plus précieux encore et plus nécessaires. Dieu m’inspire de parler. Je serai l’homme de mon pays et le ministre de Jésus-Christ. « D’un seul regard nous apercevons ici les deux produits les plus surprenants des deux phases les plus extrêmes de l’esprit humain. Or, messieurs, c’est entre ces deux mer veilles, qui appartiennent à deux ordres d’idées si différents, que je me place en ce moment, et que je voudrais vous placer vous-mêmes, pour les rapprocher l’une de l’autre, s’il est possible : rapprochement qui ferait le salut de notre société. Tenons-nous donc quelques instants par la pensée entre ces lignes qui glissent et s’allongent pour enlacer la terre, et ces aiguilles qui se dressent et s’élancent pour saisir le ciel; et recueillons de ce contraste et de ce rapprochement de salu taires enseignements. « L’homme est posé ici-bas entre le temps et l’éternité, les pieds sur la terre et les yeux vers le ciel, soupirant après les joies permanentes de la patrie et désirant aussi toute la mesure de félicité compatible avec la condition présente. La terre est le domaine actuel de l’homme; l’homme a raison de travailler la terre, de l’exploiter ; c’est son droit, et c’est même son devoir; celâ est écrit en tête de la Genèse (2). Mais le ciel aussi est le domaine de l’homme, son domaine promis ; et il lui est commandé de vivre déjà par la foi dans ce monde meilleur et de s’en assurer la propriété (3). Or, on a vu l’humanité se porter passionnément et presque ex clusivement, à des époques diverses, vers l’un ou l’autre de ces héritages. « Le résultat le plus étonnant est, j’ose le dire, le miracle de la noble passion des hommes pour le ciel ; c’est cette ca thédrale, témoin vivant de la foi, qui anima toute une grande époque de notre histoire nationale; brillant sommaire des doctrines et des espérances chrétiennes, sculptées sur la pierre ou écrites en perles et en diamants sur la transparence du verre; vestibule magnifique et proportionné aux magnifi cences de la demeure éternelle ; transfiguration de la ma tière obéissant à l’esprit ; assomption de la nature entre les...
À propos
Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.
En savoir plus Données de classification - macarel
- jésus-christ
- charton
- boudet
- maillard
- bethmont
- boulatignier
- stourm
- o'donnell
- lanyer
- paris
- france
- fresnes
- burlington
- rugles
- maintenon
- chartres
- poitiers
- strasbourg
- oissel
- la république
- assemblée nationale
- etat
- moniteur universel
- journal officiel de la république française
- république française
- répu blique
- comité des finances
- faculté de medecine
- union