Extrait du journal
M. le ministre de l’instruction publique vient de pré" senter au Roi une ordonnance portant promotion de trente élèves du Gouvernement, dans les collèges royaux, à des bourses de degrés supérieurs. Aux termes de l’ordonnance du 28 août 1827, les trois quarts de bourse et les bourses entières doivent être ac cordés à ceux des élèves qui se sont le plus distingués par leur bonne conduite et par leurs progrès. Les bourses de degrés supérieurs ne sont donc point, comme les demi-bourses, données en considération des services pu blics et de la position des familles ; elles sont la récom pense de la bonne conduite et des succès des enfants. Pour assurer I exécution pleine et entière de ces dispo sitions, le ministre a prescrit, par un arrêté du 22 juillet dernier, la formation d'un tableau d’avancement où sont inscrits, après examen comparatif de tous les rapports des recteurs et des proviseurs sur la situation morale des collèges, les noms des élèves qui ont mérité les notes les plus favorables et les premières places de leur classe. D’après le même arrêté, c’est exclusivement parmi les enfants portés sur ce tableau d’avancement que son! choisis les élèves proposés pour les bourses de degrés supérieurs. 11 est ouvert ainsi une sorte de concours entre les boursiers de tous les collèges royaux. A litres égaux, la préférence est donnée aux élèves qui, appartenant aux classes supérieures, ont, par des succès soutenus pendant la durée de leurs études, donné les garanties d’une capa cité réelle. Parmi les trente élèves compris dans l’ordonnance de promotion, un suit les cours préparatoires pour les écoles spéciales, huit sont en rhétorique, dix appartiennent à la classe de seconde, dix suivent les cours de troisième, un est en cinquième. On lit ce soir dans le Messager : « Nous avons cru ne pouvoir rien ajouter à l’ordre du jour si convenable et si sensé par lequel le maréchal Gé rard invitait les gardes nationaux à s’abstenir de toute manifestation politique qui aurait pour but ou pour pré texte d'exercer une influence quelconque sur les résolu tions du Gouvernement. Nul ne pouvait mieux parler à la garde nationale que l'illustre chef qui la commande. Aussi sa voix a-t-elle été entendue. Ceux-là même qui avaient conseillé celte démonstration, y renoncent aujourd hui. Ils ont compris qu’une démarche désapprouvée par le maréchal Gérard, fût-elle faite dans les intentions les plus louables, ne pouvait être un acte bon et utile au pays\ » Cette déférence des gardes nationaux pour leur com mandant supérieur honore à la fois et ceux qui la té moignent et celui qui l’inspire. Tous les citoyens sentent aujourd hui que la France a besoin d accord, et combien il serait dangereux de troubler la concorde qui doit être une de nos forces contre l’étranger. Pour la maintenir, il faut d'abord respecter la loi. » La promenade projetée n’aura pas lieu. Il est vrai qu'à cette manifestation on se propose d’en substituer une autre. Des délégués de la garde nationale seront, dit-on, députés à M. le président du conseil, pour protester contre la prétendue inaction du Gouvernement, et cette protestation serait ultérieurement présentée à la chambre sous forme de pétition, après avoir reçu la signature de tous les citoyens qui voulaient d’abord se rendre en uni forme chez le maréchal Gérard. Cette nouvelle manifes tation, il faut bien le dire, n’est pas plus légale que la pre mière. Les gardes nationaux nomment leurs officiers, mais ils n ont pas qualité pour nommer des députés chargés de porter des remontrances politiques au Gou vernement. Cela peut être de l’anarchie pacifique, mais c’est encore de l’anarchie. » On peut sans doute, comme citoyen, signer une pé tition, mais on ne le peut pas en qualité de garde natio nal; c est appeler un corps armé à délibérer. La garde nationale violerait par là la loi même qui la constitue. En ) réfléchissant mieux, on renoncera, nous n’en doutons pas, a cette manifestation, par les mêmes motifs de légalité qui ont fait renoncer à la première. »...
À propos
Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.
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