Extrait du journal

Si on se place uniquement au point de vue des intérêts du gouvernement, on reconnaîtra qu’il était difficile à M. le préfet de la Seine de se montrer plus maladroit qu’il l’a été hier. On avait, au conseil municipal, posé une question sur le cas de M. Georges Le fèvre qui n’est point seulement auteur dramatique, journaliste et.... ami des ministres, mais aussi employé de l’octroi et en cette dernière qualité placé sous l’autorité nominale du pré fet de la Seine. M. Georges Lefèvre était en congé, a dit d’abord M. Pou belle ; je n’avais plus à contrôler ses actes, ltien àdire à cela, évidemment. Mais au lieu de s'en tenir là, M. Pou belle a eu la naïveté d’ajouter : « La demande de congé m’est parvenue le 21 novembre, j’ai accordé le congé le 22...» A partir de ce moment, ce n’a plus été de la part du haut fonction naire qu’une série de bourdes. On s’étonne que la demande ait obtenu une solution si prompte. Quel était donc le motif indiqué ? — liaisons de famille ! balbutie le préfet. Qui a apostillé la demande ? N’est-ce pas M. bourgeois lui-même ? — Vous croyez que M. Poubelle va nier. Point ! 11 avoue implicitement en disent qu'il n’a, en pareil cas, besoin de l’apos tille de personne. Puis arrive le bou quet. Il est clair que M. Lefèvre a trompé ses chefs sur le véritable mo tif de son absence. Ne va-t-on pas l’en punir ? — Alors le préfet lâche cette énormité : Pas plus que moi, vous ne vourez reprocher à un employé de la Ville d'avoir accepté une mission du gouvernement ! Nous savons bien que ce matin une lettre d’Arton est venueconfirmer les déclarations de M. Poubelle, mais malgré cela nous doutons qu’hier soir M. le préfet de la Seine ait reçu de...