Extrait du journal
ASSEMBLEE NATION AI. E. Présidence deM. de Clermont.Tonnerre. SUITE DE LA S LAN C K DU MERCREDI lu AOUT. Suite de la motion de M. Pellerin. Sans doute tons les principes que l’on nous a présentés sont vrais en eux-mêmes ; mais il a fallu étayer les conséquentes qui pouvaient devenir dan gereuses. Aussi celle méthode a-t—elle gêné tous les au teurs ; tantôt il a fallu taire des principes, tantôt il a fallu les circonscrire. C’est ainsi qu'il a failli prévenir les fausses interprétations. C’est à vous à guider le Peuple dans les routes obscures où il serait entraîné. C est à vous à l’instruire. Vous allez lui indiquer ses droits . mais ces droits supposent des devoir» ; il est incontestable que les uns ne peuvent exister sans les autres ; ils ont entre eux des idées relatives. Il est incontestable .en effet, qu'aucun citoyen n a de droits à exercer, s il n'y a pas un autre citoyen qui ait des devoirs à remplir envers lui. 11 faut donc établir que les droits ne peuvent exister sans les devoirs ; ainsi, lorsque nous éta blissons (pie la vie de 1 homme, son honneur, son trav ail forment sa propriété, il convient cejtendant de dire qu’il en doit une portion à la Patrie. Ainsi il convient encore d ajouter que , lorsque l’on porte atteinte à ses droits , il ne d ci t pas repousser la force par la force, mais recourir à la justice. Nous n’oublierons pas surtout de rappeler à l’hom me qu il 11e tient pas la vie de lui-même ; que les vertus sont récompensées. C est par la méditation de c es vérités que l’on rétabli la morale et que l’on parvient à rendre les hommes vertueux. Un membre a présenté un projet qui, dans deux colonnes, renferme les droits de 1 homme et les devoirs du citoyen. Cette tbrme éprouvera peutêtre des difficultés; mais jamais cm 11e doit renoncer au mieux. El si l’Assemblée n’en reconnaît pas la nécessité, elle ne peut se refuser à celle d’y céder. Je demande donc une déclaration qui renferme les droits et les devoirs de l homme en société. /\I. le vicomte de Mirabeau. Pour trancher le nœud Goidien , je propose qu'à la place d une déclaration des droits, cm motte simplement à la tête de la constitution ; pour le bien de chacun et de tous , nous avons arrêté ce qui suit, etc. M. Guj ut. V< us avez deux grands inconvénicns à éviter ; le premier, de vous traîner sur les pas des préjugés; le second de vous égarer dans les détails obscurs de la métaphysique, et de substituer des maximes artificielles aux vérités simples de la nature : il faut remonter au principe générateur , et en suivre les conséquences. Il existe, et il doit en exister vu qui embrasse t >us les droits et tous les devoirs de 1 homme ; c’est celui de veiller à la con servation de son être ; les autres n’en sont que la suite naturelle. M. le président propose d'aller aux voix pour admettre ou re,eter la discussion du projet proposé par le comité des cinq, article par article. Il est arrêté presqu'unanimement de 11c pas s’en occuper. 11 fallait cependant un projet quelconque , comme un canevas sur lequel l’Assemblée rédigerait une déclaration. M. le marquis de Bunuay voyant qu’on refusait la proposition ue choisir un des projets pré sentés , réfute avec beaucoup de précision les objec tions qu’on lui avait faites la veille, sur le danger à opiner pour ce choix dans les bureaux. La forme de l’appel des voix, dit-il, est une opération fati guante et défectueuse. L’ennui des lectures pourrait faire adopter par lassitude un projet qui 11e serait pas le meilleur. Dans les bureaux, au contraire, chacun jouira de son suffrage et dé sa liberté, en indiquant le nom de 1 auteur et le titre du projet ; les listes des bureaux 11e soient pas des résultats, niais de simples résumés ; les membres sont plus rapprochés et les inexactitudes moins fréquentes. Cette méthode est plus Cl 111 te que celle de l'appel en Assemblée générale, puisque dans les bureaux 011 appellera trente membres à lu fois. M. Desmeuniers représente que l’Assemblée a rejeté d a\ ance la maniéré de prendre les voix par bureaux. 11 regarde comme une subtilité de dire que les ré sumés des bureaux 11 étaient pas des résultats. M. de Castellane oppose le réglement qui ne per met pas d autre forme de délibérer que par assis ou levé, et par l’appel des voix en cas de doute sur la majorité ; ce qui exclut l’appel des \uix par bureau. P...
À propos
Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.
En savoir plus Données de classification - de mirabeau
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