Extrait du journal

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE. Liberté, Egalité, Fraternité. M.UKIE DE PAH1R. Citoyen maire, A l’occasion d’une revue d'ouvriers des ateliers natio naux qui devait avoir lieu, les rumeurs les plus fausses ont été répandues, et l’on a été, dans certaines réunions publiques, jusqu'à porter une accusation de corruption électorale contre la mairie de Paris. Je tiens à honneur de repousser une aussi indigne ac cusation. Le Gouvernement provisoire avait, depuis plus de quinze jours, décidé que cette revue serait passée par le ministre des travaux publics et le maire de Paris. De délai en délai, la date en avait été fixée au 22 avril. La politique n’avait absolument rien à faire dans un acte de ce genre; mais il a suffi qu’on put supposer même une intention d’inlluence électorale pour que cette revue fût conlremandée et renvoyée après les élections. La liberté complète de suffrages est la première garantie de la souveraineté du peuple. Le Gouvernement provisoire n’a ri< n négligé pour I assurer. Le maire de Paris a pris, pour son compte, les plus mi nutieuses précautions pour que ce droit sacré fût exercé avec une entière indépendance. Avec le suffrage universel, tout citoyen qui vote ne doit avoir qu une inspiration et un juge : c’est sa propre conscience. Peser sur cette conscience par une pression extérieure serait à mes yeux un outrage à la dignité humaine comme à la liberté. Ce n’est pas moi qui me rendrai coupable d’un tel excès, et je repousse toute accusation de cette nature comme une intime calomnie. Salut et fraternité. Le membre du Gouvernement provisoire, maire de Paris, Armand Marrast....