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Gazette nationale ou le Moniteur universel, 23 décembre 1870

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Gazette nationale ou le Moniteur universel
23 décembre 1870


Extrait du journal

La Patrie traduit, d’après une coupure du jvurnal le Times, qui nous a été apportée, les lignes suivantes : Sedan après la Bataille. Heur Wachenhausen, écrivant de Balan, près Sedan, A la Gazette de Cologne, dit : Le petit pont-levis était déjà abaissé et un petit nombre d'hommes et de femmes accou rurent vers nous, demandant si les Prus siens leurs permettraient fie passer. Les murs d’enceinte étaient abandonnés ; pas un soldat à y voir. Une paysanne était debout comme une sentinelle, une ombrelle sous son bras, sur le mur, au-dessus de la porte, cher chant probablement son fils. Nous entrâmes sans entraves : ci Les Prusiens ! les Prus siens ! » telle était l’exclamation générale. Les rues étroites, Sales, inondées par la pluie, étaient remplies d’habitants de la ville, des cœurs desquels un grand poids semblait re tiré, et de soldats sans armes, — turcos et zouaves, cavalerie, artillerie et ligne, tous pressés et mêlés ensemble , et parmi celte foule se ruaient des chevaux qui avaient per du leurs maîtres dans la bataille. C’était un chaos effrayant. Les habitants semblaient heureux d’avoir échappé à un bombardement. Les soldats étaient évidem ment heureux d’être débarrassés de leurs armes. Plusieurs les avaient jetées dans le fossé. Un soldat de la cavalerie était occupé devant nous A introduire son sabre dans un égout. Sur notre demande, des soldats reçu rent l’ordre de nous conduire a la citadelle, au milieu de cette boue et à travers cette foule de troupes françaises. Tandis que nous traversions les rues, aucune parole gros sière ne nous fut adressée, quoique nous fussions les premiers Prussiens entrés au jourd’hui dans la place. Les troupes nous laissèrent passer paisiblement. Si Mac-Mahon a réellement déclaré qu’il ne pouvait plus rien faire avec de tels soldats, je confirme son dire. Et pourtant, le P1" septembre, ils avaient combattu avec un grand courage. Après une longue promenade, durant la quelle des chevaux sans maître se jetèrent sur nous, et qui présenta partout à nos yeux un tableau de la plus douloureuse confu sion, nous atteignîmes la citadelle. Lu général Baurmann était déjà déplacé et un officier saxon avait été nommé com mandant. Il fut intéressant pour moi de parler avec les officiers français, tandis que les autres messieurs visitaient les blessés ; « Vous avez une excellente artillerie, me dit un officier français, et on a réellement rai son d’en parler. » Je ne remarquai parmi les officiers aucun abattement ni honte mili taire d’une si méprisable fin de leur armée, et naturellement j’évitai de toucher à çe su jet. Ils se plaignirent d’un grand manque de provisions. Tout me convainquit que la for teresse n’avait pas été approvisionnée pour une éventualité. Après une heure, nous sor tîmes de la forteresse intérieure et allâmes dans le faubourg. Los soldats étaient déjà formés en compagnies, afin de quitter la place après avoir rendu leurs armes et de se rendre au lieu indiqué. A midi, en quittant Balan pour visiter le...

À propos

Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.

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