Extrait du journal

ses, qui ont prouvé depuis longtemps qu'ils ne constituaient pas la monnaie d’une co médienne de cinquième ordre. Il serait temps de renvoyer ces célébrités de con trebande, dont la photographie a porté les traits et les poses hardies dans les quatre parties du monde, sur les deux scènes qui leur appartiennent sans partage, le Jardin Mabille et le Château-des-Fleurs. Autrefois, quand un auteur écrivait une pièce, il avait à se préocuper de l’intrigue et de l’esprit qu’il voulait prêter à ses per sonnages. A présent on procède tout au trement. 11 faut imaginer des situations qui permettent, avec plus ou moins d’a dresse et d’à-propos, d’introduire sur la scène les essaims de nymphes court-vêtues cachées dans la coulisse, et qui doivent par leurs gambades amuser le public et enlever le succès. L’intrigue, le dialogue, ont été relégués au second plan. Avant tout, il faut songer à ces demoiselles qui imposent silence aux vrais artistes. On ne parle plus que pour donner le temps aux machinistes de poser le décor et aux dan seuses de changer de costume. Pour bien juger de la pénurie dans laquelle est tom bée la pièce, il faut l’acheter et essayer de la lire chez soi. On reste stupéfié de la nul lité et de la niaiserie de cette carcasse ainsi dépouillée des oripeaux de toute sorte qui ont fait sa fortune au théâtre. En vain, pour défendre de telles œu vres, on objecterait que la mise en scène a, par elle-même, une certaine valeur. 1! n’en est rien. Jamais on n’osera soutenir que ces quadrilles échevelés, qu’on a ré-...