Extrait du journal
dans un si petit espace, me laissant toutefois une place suffisante pour me tenir à ma guise, soit sur mou séant, soit couché tout de mon long. Il y avait, entre autres choses, quelques livres, des plumes, de l’encre et du pa-‘ pier, troiscouvertures, une grosse cruche pleine d’eau, un petit baril de biscuits, trois ou quatre énormes saucissons de Bologne, un vaste jambon, une cuisse froide de mou ton rôti, et une demi-douzaine de cordiaux et de li queurs. Je pris tout de suite possession de mon petit appartement avec un sentiment de satisfaction plus vaste, j’en suis certain, que jamais monarque n’en éprouva en entrant dans un nouveau palais. Auguste m’indiqua alors le moyen de fixer le côté mobile de la caisse; puis, rapprochant la bougie tout contre le pont, il me montra un bout de corde noire qui y était atta ché. Cette corde, me dit-il, partait de ma cachette, ser pentait à travers tout l’arrimage, et aboutissait à un clou fixé dans le pont, juste au-dessous de la trappe qui conduisait dans sa cabine. Au moyen de cette corde, je pouvais facilement retrouver mon chemin sans qu’il me servit de guide, au cas où quelque accident im prévu rendrait cette promenade nécessaire. Il prit alors congé de moi, me laissant la lanterne, avec une bonne, provision de bougies et de phosphore, et me promettant de me rendre visite aussi souvent qu’il le pourrait faire sans attirer l’attention. Nous étions alors au 47 juin. Je restai dans ma cachette trois jours et trois nuits (autant, du moins, que je pus le deviner) sans en sor tir, excepté deux fois, pour étirer mes membres à mon aise en me tenant debout entre deux cages, juste en face de l’ouverture. Durant tout ce temps, je n’eus au cune nouvelle d’Auguste; mais cela ne me causa pas grande inquiétude, car je savais que le brick allait prendre la mer d'un moment à l’autre, et, dans toute cette agitation, mon ami ne devait pas trouver facile ment l'occasion de descendre me voir. Enfin j’entendis la trappe s’ouvrir et se fermer, et il* m’appela alors d’une voix sourde, me demandant si tout allait bien pour moi, et si j’avais besoin de quelque chose. — « De rien, — répondis-je ; — je suis aussi bien que je puis être. Quand le brick met-il à la voile ? » — « Il lèvera l’ancre dans moins d’une demi-heure, — me répondit-...
À propos
Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.
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