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Gazette nationale ou le Moniteur universel, 27 août 1845

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Gazette nationale ou le Moniteur universel
27 août 1845


Extrait du journal

M. le préfet et M. le maréchal de camp commandant le dépar tement, les officiers de la garde nationale qui n’étaient pas de service, MM. les généraux Larriu et Dufourc-d’Anlist et un grand nombre de fonctionnaires publics et d’officiers en re traite. La voiture de voyage de LL. AA. RR., précédée par deux gendarmes la carabine au poing, et escortée et suivie par la garde nationale à cheval et par des piquets de dragons et de gendarmerie, s’est arrêtée en avant de l’arc de triomphe. S. A. R. le duc de Nemours est. descendue, et M. le maire lui a adressé le discours suivant : Discours de M. Manescau, maire de Pau. « Monseigneur, madame, « Le corps municipal de la ville de Pau et les officiers eu retraite viennent présenter leur hommage à Vos Altesses Royales. Nous avons suivi avec un vif intérêt votre marche dans les parties de la France que vous avez parcourues. Une sollicitude incessante s’est montrée en vous, monseigneur, celle des besoins du pays, du progrès des arts et de l’indus trie, des nécessités de la classe indigente, des vœux du com merce et de l'agriculture, de ce qui forme enfin, par des élé ments divers, la fortune diverse et totale du royaume. Cette investigation sérieuse, qui trouve sa large place au milieu de fêles brillantes, est. monseigneur, la plus digne, comme elle sera la plus fertile de vos préoccupations. « L’intelligence puissante et vénérée qui veille aux desti nées d’une nation généreuse sait bien que dans ce soin ré side le plus parfait accomplissement des mérites qui signalent la royauté moderne. Le Roi chérit le peuple; il recherche, provoque ses vœux ; et votre haute mission, monseigneur, développera plus encore les sentiments de cette respectueuse et tendre sympathie, irrévocablement vouée à la brillante, à l’impérissable dynastie de Juillet. « Le cours de celte honorable mission, vous rend enfin, monseigneur, à notre impatient désir. Déjà la ville de Pau vous témoigna son dévouement ardent. Aujourd’hui, notre reconnaissance est doublée, car, près de vous, s’est assise la jeune et royale épouse que Dieu garde longtemps à votre tendresse. Notre famille béarnaise vous attendait; elle est là, monseigneur, empressée, heureusement émue. « Que les cités, jusqu’à ce moment honorées par vous, renoncent à une rivalité inutile ! Le pays d’Henri IV a le droit, et l'exerce, de se dire le premier dans un sincère amour pour les descendants du grand roi. Grâces soient donc, rendues à N os Altesses Royales; ce jour de bienvenue sera la fêle à l'heureux souvenir. » Le prince a répondu : « Monsieur le maire, « L’accueil que nous fait aujourd’hui la ville de Pau, « retrace bien vivement à ma mémoire les souvenirs de « sa première hospitalité. Depuis cette époque, nos liens « so sont encore resserrés. Vous avez vu réparer, par les « soins du Roi, le berceau de cet illustre aïeul, gloire de « ma famille, qui est aussi une de vos gloires. C’est ainsi « que le passé nous unit. Le présent n'est pas moins « favorable à nos sympathies. Les grands services du « Roi, les bienfaits de son règne, sont dignement appré« eiés par vous. C’est dans ces sentiments, dont il m’est « si doux de recevoir l’expression, que se rencontrent « encore tous nos vœux et notre force commune. Rece« vez tous nos remereiments pour les témoignages que « vous venez de nous apporter. » Des cris de Vive le Roi! vivent le duc et la duchesse de Ne mours ! se mêlant aux salves d’artillerie qui annonçaient l'en trée des princes dans la cité d’Henri IV, ont retenti parmi les nombreux spectateurs de celle scène. Le prince, pendant ce temps, montait sur un cheval fou gueux qu’il maniait avec beaucoup de grâce; M™1 la duchesse prenait place avec sa dame d’honneur, M"1* la comtesse d’Oraison, dans une calèche découverte, sur le devant de la quelle s’est placé AL le maire, à côté de M. le général Boyer, cl le cortège a pris le chemin du château par la place Gramont. G’esl là qu’un spectacle magnifique, une scène de réception véritablement imposante, attendait les augustes voyageurs. La garde nationale, dans une tenue brillante, la troupe de ligne et l’escadron du l - régiment de dragons, étaient dis posés en bataille sur les bas-côlcs de la place, dont les ter rasses et toutes les maisons, pavoisées de drapeaux tricolores, étaient garnies d’une masse prodigieuse de spectateurs. Quand le prince a paru, et que les tambours battant au champ, la musique de la garde nationale, celle des dragons et les lanf » res de la ligne, résonnant dans les airs, la troupe présentant les armes, ont salué le fils du Roi des Français, un cri im mense d’acclamation a retenti d’un bout à l’autre de la foule. Le prince saluait avec une gracieuseté charmante, et l’on voyait, de toutes les croisées de ce majestueux amphithéâtre, les dames agiter leurs mouchoirs. Gelait, nous le répétons, un scène vraiment solennelle et grandiose. Arrivés au château, où elles ont trouve un piquet d’hon neur de la garde nationale, LL. AA. RR. ont été reçues par AI. le colonel Roque, commandant militaire du château. En descendant de voiture au bas du grand escalier du pa lais, — de l’escalier de Marguerite de Valois. — S. A. R. M™' la duchesse de Nemours a trouvé une députation des de moiselles de la ville. Elles lui ont offert une corbeille de (leurs, qui était portée par M11” Azevcdo et Dufau, tilles de M. le préfet et de AL le procureur général. Mlle Castelnau, tille de AL le premier adjoint, a porte la parole en ces termes : « Aladame, « Admises près de Votre Altesse Royale, mes compagnes et moi, nous sommes heureuses de vous offrir notre tribut d’hommages. Obéissant, comme nos pères, à la douce in fluence d’un souvenir chéri, nous vénérons, dès le premier âge, le nom glorieux du roi béarnais, et nous donnons nos sympathies à son illustre descendance. C’est bien justice, ma dame; car, inhabiles à pénétrer les secrets de la politique, nous savons comprendre du moins cette pacifique sagesse qui laisse des frères à des sœurs, et aussi les bontés généreuses qui rendent tant d’éclat à ce château royal, le plus bel orne ment de notre chère cité. Vous, madame, qui représentez si dignement, en ce moment heureux, la source de ces bienfaits, acceptez notre reconnaissance. Nous ignorons les artifices du langage, mais nous apportons près de vous la sincérité de nos cœurs et l’ardeur de nos vœux, fuissent de longues félicités accompagner la noble famille entourée si justement de nos respects et de notre amour ! » La princesse, avec la bonté la plus aimable, a remercié Al11' Castelnau (les choses gracieuses qu elle venait de lui dire; elle a ajouté qu’elle était heureuse de venir visiter le château d’Henri IV; qu’elle se félicitait de passer quelques jours dans le Béarn, ce pays dont on dit tant de bien, et qu’elle était fière de s’y voir si cordialement accueillie. Dans le grand salon, LL. AA. RR. ont trouve nos pairs de France, nos députés. Les réceptions ont immédiatement commencé. Voici l’ordre dans lequel a eu lieu la représentation des au torités a LL. AA. RR. M«r le duc et M”* la duchesse de Ne mours, conformement aux decrets des 2-1 messidor an 12 et...

À propos

Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.

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