Extrait du journal

intelligence, découvrirent l’anatomie, la physique, la chimie et toutes les autres branches «le la science dont l’ensemble compose la médecine. On trouve dans la comédie de T Amour médecin la preuve irrécusable de cette réserve que Molière a pris le soin de for muler en termes ne laissant aucune place à l’équivoque. Cette preuve se trouve dans la première scène du troisième acte, alors que les médecins, déplorant eux-mêmes les paroles imprudentes que la vanité leur a fait échanger en présence de leurs clients, essayent de s» donner des «onseils pour évi ter à l’avenir le retour de ces scènes préju diciables à leurs intérêts. C’est le docteur Filerin qui parle : « Ne voyez-vous pas quel tort ces sortes de querelles nous feront parmi le monde?... Toutes ces contestations nous ont décriés depuis peu d’une étrange manière; si nous n'y prenons point garde, nous allons nous ruiner nous-mêmes. Je ne parle pas dans mon intérêt, car, Dieu mer ci! j’ai déjà établi mes petites affaires. Qu’il vente, qu’il pleuve, qu’il grêle, ceux qui sont morts sont mort», et j’ai déjà de quoi me passer des vivants ; mais enfin toutes ces disputes ne valent rien pour la médecine. Puisque le ciel nous fait la grâce que, depuis tant de siècles, on demeure infatué de nous, ne desabusons point les hommes avec nos cabales extravagantes, et profitons de leurs sottises le plus doucement que nous pourrons. » Ce langage, prêté par Molière au doc teur Filerin, était conforme aux senti ments intimes des médecins de ce temps-...