Extrait du journal
chose près, le même langage que les radicaux. Ils n’ont pas dissimulé que l’idée de la dissolution leur inspirait plus de méfiance que de sympathie. 11 ne nous serait possible, ont-ils dit, de nous y rallier que « dans le cas où il ne se trouverait dans la Chambre, de majorité pour aucun ministère ». Mais cette hypothèse paraît invraisemblable. « Cela s’est vu pour quelques-uns; pas encore pour tous, car, — ajoute non sans malice la République française,— les ministères sont infinis » et, si d’ail leurs « le rôle de la Chambre actuelle n’ept pas jusqu’à présent aussi glorieux que nous l’aurions voulu..., elle n’en est pas encore à déposer son bilan ». On le voit, l’idée de la dissolution n’est pas accueillie avec plus de faveur dans le camp opportuniste que dans le camp radical. Au fond, les deux frac tions opposées en ont plus peur qu’en vie. La dissolution, c’est pour elles l’in certain, l'inconnu. Elles sont si peu sûres des dispositions du suffrage uni versel à leur égard, qu’elles éloignent jusqu’à la pensée d’une dissolution qui les renverrait en sa présence, et qu’elles aiment mieux se contenter du présent, si peu satisfaisant qu’il soit, que de ten ter les chances de l’avenir. Les conservateurs manifestent des dispositions bien différentes. Ils envisa gent la dissolution d’un œil ferme. Us ont été les premiers à la demander, à la tribune et dans la presse. Ils n’en ont pas peur, parce qu’ils savent qu’elle ne peut qu’améliorer la situation générale à leur profit. Ils ne diffèrent entre eux que sur l’étendue du gain que la disso lution leur apportera. Il y a parmi eux, comme dans tous les partis, des optimistes et des pessimistes. Les premiers ne mettent point de bornes à leurs espérances, et les seconds, naturellement plus réservés, affirment, après calculs faits, que l’on gagnera certainement quelque chose. Nous sommes avec les premiers contre les seconds. Et comme, d’ailleurs, nous ne croyons pas que, même en réunissant leurs efforts, les radicaux et les oppor tunistes puissent prolonger l’exis tence de la Chambre actuelle au delà d’un laps do temps assez court, nous conseillerons dès maintenant à nos amis de se préparer à la dissolution avec autant d’activité que si elle de vait avoir lieu le IG mai prochain. Louis JOLY....
À propos
Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.
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