Extrait du journal

On lit dans le Mercure Ségusiett du 28 octobre : « Le prince royal a traversé ce matin notre ville , et ne s’y est arrêté que le tems nécessaire pour changer de chevaux : S. A. IL a continué sa route vers Toulon , où elle doit, dit-011 , s’embarquer pour la Corse et la côte septentrionale d’Afrique. » Le tems des harangues est passé ; les fils du Roi des Français aiment mieux s’enquérir des besoins des po pulations qu’ils visitent, que de recevoir ces éternelles et fastidieuses protestations de dévouement officiel. C’est ce que S. A. IL a fait ce matin, autant que la brièveté du tems a pu le lui permettre ; c’est à quoi s’est borné le court entretien dont elle a honoré nos magistrats. » Aujourd’hui, lorsqu’un prince de la maison royale voyage, c’est sans apparat, mais ce n’est pas sans fruit ; on ne pourra bientôt plus trouver d’application à ce vieux proverbe : Où les princes passent, ils passent trop rite. Il appartenait à notre jeune dynastie d’opérer cette heureuse novation dans les habitudes royales. » Nous pouvons garantir l’exactitude du fait suivant, qui, d’ailleurs , n’étonnera personne : Une foule nom breuse entourait la voiture du prince ; des agens de la force publique s’empressèrent d’écarter le peuple , de le tenir à distance ; mais M. le duc d’Orléans donna aussitôt l’ordre de n’en rien faire : « Laissez approcher, » dit-il, je suis fort bien au milieu du peuple fran» rai s »...