Extrait du journal

La « Vassale » de M. Jules Case a réussi à s'affranchir un peu trop complètement à mon gré. Elle a dénoncé, après quelques autres, l'iniquité du pacte conjugal, qui prescrit a la femme de mettre son bonheur à faire celui de l'époux, et de subordonner au despotisme béat de son conjoint, aux variations climatériques de son tempérament et de ses humeurs, les tressaillements de sa propre sensibilité, qui n'a pas le droit de frémir pour son compte. Cela est parfait. Les fabricateurs de ce grand mensonge en action qui s'appelle le mariage, avaient eu l'habileté de nous convaincre que la félicité d'une épouse réside principalement dans le sacrifice, et messieurs nos maris s'employaient de leur mieux à nous fournir le moyen d'être heureuses d'après ces principes. Dieu sait s'ils y parvenaient, et nous étions forcées, quand ils nous gâtaient trop, de nous rattraper sur les amants que nous envoyait le sort; généreusement, nous leur rendions ces joies qui nous avaient été prodiguées en excès....