Extrait du journal

La route glisse, toute droite et toute blanche, entre les haies, hérissées de chênes bas, d'arbustes taillés et de branches de houx. Elle ondule en montées et descentes douces — sensation de montagnes russes — avec, partout, de la verdure, des pâturages, des vignes, des labours. Les haies s'échappent de tous côtés, les haies touffues, innombrables, propices aux embuscades, qui ceignent les étroits lopins de terre. Et c'est, devant soi, l'éternelle perspective d'une colline boisée vers laquelle on marche, et qui, une fois atteinte, se reproduit, identique a elle-même, cent mètres plus loin. Sur l'herbe des bas-côtés, des vaches paissent, qui vous jettent des regards doux, humides et vaguement étonnés. Aux abords des fermes, des oies ouvrent un bec féroce et prétentieux, ouvrent leurs ailes furieusement.....