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Je suis partout, 3 juin 1938

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Je suis partout
3 juin 1938


Extrait du journal

DEPUIS des mois, il nous arrivait d’Alsace des nouvelles troubles et alarmantes. C’est une monnaie cou rante en ce moment. Il n’est sans doute pas une salle de rédaction où l’on n’ait entendu dire, à l’occasion de l’Anschluss par exemple : « Si les Alsaciens avaient à choisir par plébiscite leur nationalité, vous verriez le résultat. » Nous avons souvent trouvé ces propos dans les bouches les moins qualifiées ou les plus frivoles. Mais des amis sûrs, de Colmar, de Mulhouse, de Strasbourg, nous disaient aussi : « Cela ne va pas chez nous, nous sommes inquiets, venez nous voir. » Je suis donc allé en Alsace l’autre semaine. Je connaissais déjà assez bien le pays. Hormis la belle région de Wissembourg et de Haguenau, que je n’ai malheureusement pas eu le temps de revoir, je l’ai parcouru de Strasbourg j jusqu’aux collines écartées du Sundgan. Grâce I au dévouement inlassable de mes hôtes, j’ai I pu rencontrer des Alsaciens de tous rangs et ' de toutes opinions, des chefs de grandes entre prises aussi bien que de petits industriels, des prêtres et des parlementaires, des monarchistes d’Action française et des autonomistes avérés, des professeurs et des paysans, des banquiers et de simples troupiers rejoignant .leurs régi ments à Nancy ou à Châlons. J’ai pu confron ter les sentiments des hommes de « l’intérieur » fixés depuis vingt ans à Strasbourg ou à Mulhouse et ceux des Alsaciens pur sang. Je me suis seulement refusé à voir les Juifs : ils ne m’auraient rien appris sur leur condition que je ne sache à peu près aussi bien qu’eux. Quant à leurs mensonges, toute une presse obéissante nous les porte à domicile....

À propos

Anticommuniste, profasciste, antisémite et positivement favorable à Hitler, Je suis partout est le journal d’extrême-droite le plus violent jamais publié en France. Si violent que son directeur Arthème Fayard, fondateur des éditions Fayard, décide dès mai 1936 de cesser sa parution. À sa mort en novembre 1936, le journal est toutefois relancé par son fils et Pierre Gaxotte, futur membre de l’Académie Française.

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Données de classification
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