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Je suis partout, 8 mai 1937

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Je suis partout
8 mai 1937


Extrait du journal

Un conflit sanglant a éclaté mardi à Barcelone entre le gouvernement de la Généralité et les anarchistes de la Fédé ration ibérique. Il est l’aboutissant d’évé nements que nous avons suivis pas à pas (voir nos avertissements du 10 et du 17 avril) et dont nous avions prévu le résultat. La situation semble très trouble, lorsqu’on lit les dépêches confuses et contradictoires émanant de Valence et de Barcelone. Elle est très claire, pourtant, quand on veut la saisir dans ses origines et la suivre dans ses développements. Partons d’abord d’une constatation mili taire, évidente depuis plusieurs semaines : aux yeux même des républicains, la situa tion du Frente Popular reste angoissante. Si la position des défenseurs de Madrid est devenue un peu plus ferme, celle des assaillants se maintient bien supérieure : on peut dire que la capitale n’est pas facile à prendre, mais qu’il est impossible au général Miaja d’en faire lever le siège. D’autre part, les rapides et larges succès nationaux dans les provinces du Nord font prévoir la libération prochaine d’effectifs importants dont l’intervention sur un autre front fait peser déjà de graves inquiétudes. Pour les plus optimistes parmi les rouges, l’espoir se borne à tenir, mais ne va pas jusqu’à croire pouvoir vaincre. Si élastiques que soient les effets du contrôle international, il n’en reste pas moins que les mesures déjà prises rendent chimérique une assistance massive de l’étranger. Pour les rouges, la victoire mi litaire est donc hors de vue. Il faudrait une autre intervention que celle des parachu tistes moscovites. Aussi Valence a-t-il placé tous ses espoirs dans une pression extérieure pour imposer un compromis écartant le triomphe du général Franco. Une telle action diplomatique ne pourrait être entreprise que par des neutres favo rables, soit à Genève, soit par l’axe Londres-Psris. Mai» pour obtenir pareille Intervention, IL faut d?abord satisfaire aux désirs de» c protecteurs ». Or, les plus puissants de ceux-ci sont les Anglais. Les Anglais, jusqu’ici, se sont dérobés aux appels de Valence parce que la répu blique espagnole présente un visage qui leur déplaît. Ce régime, corrodé d’anarchie et de communisme, répugne au Foreign Office qui serait sans doute beaucoup plus favorable à un gouvernement radicalisant de petits socialistes, souhaité déjà par la France. Nous avons souvent indiqué les plans des réformistes espagnols à ce su- I...

À propos

Anticommuniste, profasciste, antisémite et positivement favorable à Hitler, Je suis partout est le journal d’extrême-droite le plus violent jamais publié en France. Si violent que son directeur Arthème Fayard, fondateur des éditions Fayard, décide dès mai 1936 de cesser sa parution. À sa mort en novembre 1936, le journal est toutefois relancé par son fils et Pierre Gaxotte, futur membre de l’Académie Française.

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