Extrait du journal

Petit calcul A l'heure où nous écrivons, la décision de la Chambre relativement à l’échéance du 15 décembre n’est pas encore intervenue. Au sur plus, ce n’est pas cette décision qui peut influer sur nos observations et prévisions. Il n'y a pas de majorité au Palais-Bourbon pour approuver M. Edouard Herriot et son attitude vis-à-vis des exigences américaines. Il y a des semaines et même des mois qu'on est fixé làdessus. Ce qui demeurait jusqu’à ce jour in certain, c'est la position parlementaire que prendrait le chef du gouvernement. Nous avons dit qu'il souhaitait être renversé sur le terrain des dettes, terrain des plus ho norables, d'ailleurs, pour un homme politique dont l’ambition est de jouer un rôle impor tant dans l'organisation de l’Europe. Il s'est fait, depuis son avènement au Quai d'Orsay, le champion du respect des traités et de l'exé cution des engagements pris. Comme • il est plus facile de faire céder la France que l'Alle magne, les engagements, qui ne valent" rien pour les autres, sont sacrés pour nous. On ne nous paie pas, nous paierons ! La France est noble et respecte sa signature ! Et, parmi les députés de l'opposition, où se ren contrent tant de « ratificateurs , qui pour rait sérieusement reprocher à M. Edouard Herriot de vouloir tenir leur parole ? Le président du Conseil sait donc qu’en « tombant » sur cette question, il gardera l’estime de ceux qui auront voté contre lui et que, d'autre part, il aura donné — c’est à quoi il tient le plus — la preuve de sa loyauté en matière de politique étrangère. Grandes visées ?...