Extrait du journal

Mon cher Directeur, Les craintes que je montrais dans ma dernière lettre, sur le retour des fameux Zeppelins, ne se sont pas réalisées ; jusqu’ici, on ne les a pas revus autour de la capitale et nul ne s’en plaint, sauf quelques snobs incorrigible autant que ridicules qui ne manqueraient pas d’ailleurs de récriminer contre le gouvernement militaire, si un ou plusieurs de ces mastodontes se hasardaient de nouveau dans les parages de la tour Eiffel. Tontes les précautions possibles ont d'ailleurs été prises pour réserver, à ces indésirables, l’accueil qui leur convient ; mais nous savons maintenant qu’il ne faut pas trop compter, pour mettre à mal un Zeppelin, sur nos avions, quels que soient l’audace et le courage de leurs valeureux pilotes. Pour lutter efficacement contre ces cuirassés aériens il faudrait pouvoir leur en opposer d’autres aussi puissants. Or nous n’avons pas de dirigeables rigides et les autres — type ClémentBayard — ne sont ni aussi rapides, ni aussi bien armés que ceux des Boches. Heureusement que l’artillerie spéciale, que nous possédons aujourd'hui, est capable de leur faire courir de grands périls. Nos canonniers sont prêts, nous assure-t-on : tenons-nous-en, pour le moment, à cette assurance réconfortante qui vient de haut lieu....