Extrait du journal

Dans les élections, ils votent avec ensemble, suivent le mot d'or dre parti de haut, c’est le point essentiel. Tels sont les partis qui s’agitent aujourd’hui autour du prési dent de la république : les uns pour affermir son autorité, les autres pour l'affaiblir, au profit de leurs désirs ou de leurs opi nions ; la lutte est ouverte depuis le 10 décembre, la victoire n’est pas douteuse. — La Province, journal de Limoges, demande aux républi cains , qui des rouges ou des modérés, doivent être accusés de violer la constitution : < Ceux qui s’intitulent républicains, ceux qui se posent en défenseurs de la république, ceux qui accusent le parti modéré de conspirer contre elle, sont les seuls qui aient osé porter la main sur les institutions de février, les seuls qui aient refusé de se soumettre à la constitution. » Le premier principe de la république , c’est le suffrage uni versel ; est-ce le parti modéré qui n’a pas su respecter la vo lonté nationale ? Les violations de scrutins sont-elles venues de lui ? Non ; elles sont venues de ceux qui se disaient exclusive ment républicains ; Barbés, Blanqui, Raspail, Hubert ne peu vent pas être soupçonnés de royalisme ; ce sont eux cependant qui ont mis , au 15 mai, la violence de quelques-uns à la place du droit de tous, la volonté des clubs à la place de la volonté de l’universalité des citoyens, représentée par les membres de l’assemblée nationale. » Précédemment, étaient-ce des modérés qui avaient redouté le suffrage universel, qui avaient formé le projet de proclamer Ledru-Rollin dictateur ? non, c’étaient les républicains pur sang. Et en juin, qui s’est révolté contre la république ? qui a com battu pendant quatre jours ses troupes ? qui lui a tué sept géné raux ? Les républicains encore. Ah ! c’est qu’ils ont un étrange amour , ceux qui revendiquent le nom de républicains , un amour de Néron ; combien de fois déjà ont-ils frappé le sein qui les a portés ? »...