Extrait du journal

d’un projet d’emprunt qui serait sou nais à l’approbation de la nouvelle assembléedontla session commencerait le mois prochain ou dans les premiers jours de juillet. Il est entendu que le bruit dont je me fais l’écho et dont l’on s’entretenait à la Bourse de ce jour, a besoin do eeofifwaikm : Je crois savoir que l’on s’occupe de dresser une sorte de programme des négociations relatives à la Pologne. L’initiative, celle fois encore, viendrait de notre Couver aient, et la France continuerait à se placer, pour sa part, sur un terrain beaucoup moins circonscrit que celui de l'Autriche et de l’Angleterre. Celle-ci, comme je vous le faisais pressentir hier, commencerait à reconnaître qu’elle a fait fausse roule eu s’engageant dans celle des traités de 4845. Retourner aux moines errements, c’est retourner aux mêmes périls. Si les Polonais ont secoué le joug en 4854, ce n’est pas pour l’accepter en 4865, Quant à l’Autriche,-il se confirme qu’elle maintiendra ses réclamations en faveur de la liberté de l'Eglise catho lique dans toutes les provinces polonaises indistincte ment, en même temps elle demandera pour la Pologne une autonomie établie sur de larges bases. 'J’appelle votre attention sur l’article que le Constitutionnel, dont le silence avait été remarqué, publie ce matin au sujet des réponses du prince Gortschakoff. Cet article se termine par la déclaration que le Gouverne ment français sera fidèle à celte politique aussi géné reuse que sage, qui a pour but de « mettre lin aux souf frances d’un peuple héroïque et malheureux, tout en faisant disparaître une des causes les plus graves de crises périodiques, de troubles et de complications en Europe. » Le journal de la rue de Valois parle d’or; seulement, il ne nous fait pas connaître les moyens qui, selon lui, peuvent amener le résultat désiré. C’est sur la diploma tie qu’il compte probablement. Mais si celle-ci échoue ? Sera-ce aux arguments des canons rayés qu’il faudra avoir recours ? On s’attend probablement à quelque chose de ce genre, en Russie, où l’on rappelle tous les marins du littoral de la Baltique et de la mer Blanche qui étaient en congé; — où l'on met eur le pied de guerre les 4*r, 2e, 5e et 4e corps de l’armée active, qu’il s’agit de porter à 450,000 hommes, sans compter les landvehr et les cosaques ir réguliers. A Berlin, les éventualités d’une prochaine lutte avec les puissances de l'Ouest entrent également dans les calculs de M. de Bismarck, qui se serait engagé à augmenter de 400,000 hommes l’effectif de l’armée prus sienne. A côté de ces indices belliqueux que l’on signale de l’autre côté du Rhin etdu Duiéper, il est d’autres symp tômes d'une nature moins sérieuse, mais qui ont aussi leur signification à Francfort,l’atmosphère politique sent tellement la poudre, que l’odeur en monte jusqu’au nez des marchands d’estampes. Ces braves industriels fouil lant dans les carions d’il y a trois ans ou du temps de l’invasion de la sainte alliance, exhibent soit un épisode de la guerre d’Italie, soit un épisode des grands combats de 4844, mais toujours, cela va sans dire, au point de vue allemand. Les badauds et les flâneurs se portent en massse à la vitrine pour voir les grenadiers de la vieille garde fuir à toutes jambes devant la cavalerie de Blucher, ou les zouaves de Solferino se faisant mitrailler comme des moulons par les Autrichiens. Personne, il est vrai, ne se laisse prendre à ces grotesques parades ; mais l’araour-propre national que l’on veut surexciter en le satis faisant à tout prix ne doit pas se montrer trop exigeant. Vous avez pu lire dans nos journaux du matin l’A dresse du Comité national de Stockholm en faveur de la Pologne à notre Comité national de Paris. Ce document exprime avec une grande énergie les sentiments de sym pathie qu’on éprouve généralement en Suède pour les héroïques défenseurs de l’indépendance polonaise. Il pro-...