Extrait du journal

quels un régiment ne voudrait pas être jugé... pas.assez brillant, que diable ! Par-dessus son épaule, Valentine coula un regard mécontent vers son ancien admi rateur, et, le soir même, elle s’informa près de Maxime si, véritablement, le capitaine qu'il devait lui donner pour beau-frère et qui venait de lui être présenté ne possédait aucun mérite. Maxime l’assura que François Cotard était un militaire modèle, un type d’honnêteté dans le service et de serviabilité dans la vie privée ; point du tout homme du monde, mais répondant néanmoins aux modestes exigences de Louise. — Nous aurions pu quelque jour la ma rier plus richement, observa Valentine. — Vous oubliez qu’elle est pauvre. — Je l'aurais dotée plus tard : pourquoi vous tant presser ? — Il est bon qu'elle soit mariée avant moi, mademoiselle, et selon notre médiocre situation de fortune, répondit assez vive ment Maxime. Ces allusions à l’avenir opulent qui l’at tendait, et dont aurait pu bénéficier sa sœur, blessaient sa nature délicate. Valentine n’en devinait pas toujours les nuances exquises, en dépit de sa réelle finesse d’esprit. Au fond, elle ne se sentait nullement flat tée du choix de son amie Louise et se disait avec humeur que la « petite sotte » s’était bien hâtée de dire oui ; que ce beau-frère, de rustique aspect, malgré l’uniforme, serait un piètre ornement pour son salon ; que rien ne pressait, en somme, puisque Louise avait attendu jusqu’à vingt-sept ans sans témoigner d’impatience ; qu’on eût certaine ment découvert pour elle quelque négociant bien renté dont l’amour-propre eût été fort agréablement chatouillé avec la perspective d’une alliance avec les Cbarmecé. Ainsi raisonnait la « perle de Dunkerque», montrant en cela plus de sécheresse que de véritable intérêt pour son amie. Du reste, et comme si la douce Louise n’eùt été que le prétexte, l’intermédiaire, pour rapprocher Maxime de Valentine, celle-...